Les lycéens rencontrés sur place trouvent anormal et illogique le fait qu'au début du mois de mai, il y aura une interruption des cours pendant un mois. En plus de la grève des lycéens, enclenchée hier matin, des centaines d'enseignants et de travailleurs de l'éducation ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, sous le regard vigilant des services de sécurité déployés aux alentours de l'académie, mais aussi des principaux lycées de la ville. Ceci, parce que les lycéens ayant observé la grève en question ont quitté leurs établissements scolaires et sillonné pendant un certain temps les rues de la ville des Genêts. Concernant le rassemblement de protestation organisé devant le siège de la direction de l'éducation, il s'agit, faut-il le rappeler, du deuxième après celui ayant eu lieu en réponse à l'appel du Cnapest (Conseil national des professeurs du secondaire et technique) en guise de solidarité avec les enseignants contractuels, en rassemblement et grève de la faim à Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès depuis plusieurs jours. Hier, c'était au tour du syndicat Unpef et des enseignants adhérents à ce dernier, d'exprimer leur mécontentement à Tizi Ouzou, notamment à cause de l'absence de réponse de la part de la direction de l'éducation, quant à une plate-forme de revendication déposée depuis plusieurs mois. Aussi, par leur sit-in d'hier, les enseignants affiliés à l'Unpef de Tizi Ouzou entendaient exprimer leur soutien avec les enseignants contractuels qui exigent des postes permanents sans le passage du concours prévu et exigé par la loi. L'action de rassemblement de protestation initié par l'Unpef a duré toute la journée d'hier, malgré un climat relativement chaud. Par ailleurs, les lycéens de la même région ont quitté les bancs des lycées hier matin aussi vite qu'ils les ont rejoints. Après avoir attendu des semaines pour que le ministère de l'Education nationale revienne sur sa décision d'organiser les compositions du troisième trimestre pendant le mois de Ramadhan, les élèves ont fini par décider d'avoir recours à une grève illimitée dont l'adhésion a été massive, avons-nous constaté aux alentours des lycées Amirouche et Fadhma Nsoumer, les plus importants de la wilaya de Tizi Ouzou. Les lycéens rencontrés sur place trouvent anormal et illogique le fait qu'au début du mois de mai, il y aura une interruption des cours pendant un mois. Puis, un retour aux écoles pour la tenue des compositions du troisième trimestre au début du mois de juin et en plein Ramadhan. Les élèves concernés expliquent d'abord que l'arrêt des cours pendant un mois va avoir inéluctablement des conséquences négatives sur le rendement des élèves lors des compositions. Les lycéens se demandent aussi pourquoi organiser les compositions en plein mois de Ramadhan et au début de l'été où il fait très chaud en Kabylie surtout au niveau du chef-lieu de wilaya. A Tizi Ouzou, des observateurs laissent entendre que la grève des lycéens, plus particulièrement à la veille de la commémoration du 36e anniversaire du printemps berbère, le 20 avril, pourrait être le résultat d'une manipulation de la part de parties et d'acteurs voulant enflammer la Kabylie pour des raisons qui échappent au commun des citoyens de la région.