Certains élèves des classes de première et deuxième années se sont également mobilisés par solidarité. Les lycéens des classes de terminale maintiennent la grève. Ils ne sont pas prêts, semble-t-il, à abandonner facilement leur requête. Certains élèves des classes de première et deuxième années, a priori pas concernés par le mouvement, se sont également mobilisés par solidarité. Même si certains ont repris, hier, les cours, d'autres poursuivent leur mouvement. «Nous maintiendrons la grève jusqu'à jeudi», lance d'un ton ferme Adel, élève en classe de terminale du lycée des Frères Hamia de Kouba. Les élèves ont boudé les classes. De Ben Omar, de Jolie-Vue, de Vieux Kouba et de Aïn Naâdja, ils ont tous atterri, pour la troisième journée consécutive, devant le siège de l'annexe du ministère de l'Education nationale située au Ruisseau. Sur place, quelque 500 lycéens ont investi les lieux. Tous avancent un motif bien déterminé: l'allègement des programmes d'enseignement du Bac. La réforme éveille beaucoup d'«inquiétude et d'appréhension» chez eux. «Nous avons du mal à suivre les programmes. Nous accusons des retards en raison de la surcharge des cours. Nous sommes au deuxième trimestre et nous n'avons même pas bouclé le programme du premier trimestre!», s'exclame Amir, élève du lycée Hamia, tout comme ses camarades Youcef et Zaki. Pour ces lycéens, les cours sont trop chargés. «Un seul exercice nous prend une heure de temps pour le faire. C'est pour imaginer un peu la difficulté du programme actuel, sachant que nous suivons tous les cours de soutien», se révoltent les grévistes et de lancer «c'est notre avenir qui est en jeu». Ainsi, les lycéens ne comptent pas lâcher prise avant que leurs revendications ne soient satisfaites et ce, malgré les assurances du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. A Tizi Ouzou, les lycéens ont même menacé d'entamer une grève illimitée. «Si après cette grève, nous n'obtenons pas satisfaction, nous entamerons une grève illimitée et ne reprendrons les cours qu'après une réponse positive de la part des responsables», menacent-ils. Et d'ajouter: «Nous, lycéens des classes de terminale de Tizi Ouzou, appelons nos camarades des classes de terminale, à travers le territoire national, à un boycott des cours, et ce, à partir du lundi 21 janvier pour une durée de quatre jours.» La direction de l'éducation de la wilaya a tenté d'apaiser la colère des protestataires. D'ailleurs, hier, lors d'un point de presse, le secrétaire général de la direction de l'éducation, M.Boudali, a estimé que les revendications des lycéens ont été transmises à la tutelle, tout en indiquant qu'à son niveau, il ne dispose pas de prérogatives pour justement répondre aux doléances des élèves de la 3e AS. La région de Basse Kabylie continue aussi à être rythmée par la contestation des lycéens. Ces derniers, sporadiquement, ferment les routes, causant d'énormes désagréments aux usagers. Avant-hier, les lycéennes de la ville de Sidi Aïch ont dit bruyamment «non à cette réforme trop lourde à supporter». Ils observent un sit-in causant conséquemment un bouchon long de 10km sur la RN26. La contestation des lycéens prend de l'ampleur en dépit des assurances fournies par la directrice du secteur qui a procédé à l'installation d'une commission avec pour mission, d'établir un rapport sur le taux d'application des nouveaux programmes dans les lycées de la wilaya. «Insuffisant!», jugent les potaches. A Bouira, la protestation se poursuit toujours. Pour la journée d'hier, les élèves de terminale des lycées de la ville ont organisé un sit-in devant le siège de l'Académie pour leur troisième jour de protestation. Les protestataires exigeaient la présence du directeur de l'éducation. «Qu'il vienne nous parler», réclament-ils. «Nous n'allons pas quitter les lieux sans lui avoir parlé», crie l'un des lycéens. Les lycéens veulent du concret. Même son de cloche à Oran. Le mouvement de grève s'est élargi à plusieurs lycées. Les élèves du secondaire, toujours en colère, sont venus en force. Ils ont tenté de mener une marche à partir de la direction de l'éducation vers la place d'Armes, vainement. La quasi-totalité des lycéens d'Oran, se sont rassemblés devant le siège de la direction de l'éducation, sous l'oeil attentif des forces de l'ordre.