Hassan Tidjani Heddam Le triennal 2016-2018, la Cnas élève la prévention au rang d'un axe prioritaire. «Mieux vaut prévenir que réadapter» et «Mieux vaut réadapter qu'indemniser». C'est la devise que la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés(Cnas) a retenu pour lutter contre le défaut de déclaration des accidents de travail et des procédés de travail susceptibles de provoquer des maladies professionnelles. A cet effet, le directeur général de la Cnas, Hassan Tidjani Heddam, a indiqué hier à Alger, lors de l'ouverture de la journée d'information.: «La Cnas consciente des enjeux à venir et en raison du nombre important de maladies qui affectent la santé et le bien-être des travailleurs et alourdissent la charge financière liée à la réadaptation, a adopté une stratégie pour le triennal 2016-2018 où la prévention est un axe prioritaire.» Dans ce sens, la directrice de la prévention au sein de la Cnas, Mme Tiar, fait état de près de 48.000 manquements à la déclaration des procédés de travail susceptibles de provoquer des maladies professionnelles, découlant des rapports d'enquêtes effectuées auprès de 8836 entreprises durant la période 2014-2015 «lors des visites que nous avons effectuées auprès des entreprises, nous nous sommes rendus compte, que la plupart ne faisaient pas cette déclaration en amont, et l'objectif de cette déclaration est justement d'évaluer tous les risques au niveau de l'entreprise pour adapter la prévention nécessaire. Sur les 13.000 visites effectuées, on a recensé près de 22000 manquements, et 48.000 accidents plus ou moins graves», précise la directrice qui affirme que cette fréquence tend à la baisse. Sur un plan juridique, dans la mise en oeuvre du processus de production, les travailleurs sont exposés à plusieurs matières et procédés qui peuvent nuire à leur santé, la loi 83-13 du 2 juillet 1983 relative aux accidents de travail et aux maladies professionnelles, et la loi 88-07 du 26 janvier 1988, obligent les employeurs à déclarer ces procédés dangereux, avant que les accidents n'arrivent et sur un autre plan, cette stratégie repose également sur l'implication de tous les intervenants, employeurs, travailleurs, organismes spécialisés, médecins du travail, et la Cnas. Devant cet état de fait, la Cnas ne pouvait rester impassible, et compte à travers cette journée d'information, vulgariser et tirer la sonnette d'alarme sur cette situation. D'un autre côté, la prévention présente son cheval de bataille dans cette lutte qui ambitionne de réduire au maximum les accidents et les maladies professionnelles, et ce, dans l'optique de diminuer sensiblement le taux de fréquences et de gravité des risques au niveau des entreprises. pour ce faire les visites d'inspection ont pour but de sommer les employeurs de déclarer ces procédés et accidents avant l'intervention de l'inspection du travail. En somme, le souci de la santé des travailleurs, a été durant longtemps une préoccupation de second degré pour les employeurs et a abouti à cette situation alarmante, qui sans réaction de la part de tous les acteurs de la sécurité sociale, pourrait sensiblement s'aggraver, occasionnant en plus d'une atteinte à la santé des travailleurs, une trésorerie supplémentaire à mobiliser pour, soit la réadaption, soit l'indemnisation des victimes. C'est principalement dans cette optique que la Cnas mise essentiellement sur la vulgarisation de cette déclaration. Pour rappel, cet événement qui a regroupé plus de 80 participants, axera ses travaux sur la présentation de l'étude effectuée auprès des employeurs, l'examen des mécanismes et procédés de déclaration, et l'information et la vulgarisation des procédés sucsceptibles de provoquer des maladies professionnelles.