Si cette loi, permettant de traduire des dirigeants saoudiens devant les tribunaux américains, était votée au Congrès, Barack Obama a d'ores et déjà annoncé qu'il y apposera son veto. Barack Obama s'est dit lundi soir opposé à un projet de loi qui permettrait de traduire les dirigeants saoudiens devant des tribunaux américains pour les attentats du 11 septembre 2001, à l'avant-veille de sa visite en Arabie saoudite. «Exactement, j'y suis opposé», a répondu le président américain, interrogé par la chaîne CBS News sur ce projet de loi. Le texte, soutenu par des démocrates et des républicains, n'a pas encore été soumis à un vote au Congrès mais suscite déjà de vives tensions. Ce sujet épineux risque de compliquer encore un peu plus la visite de M.Obama à Riyadh. Si cette loi était votée au Congrès, Barack Obama a d'ores et déjà annoncé qu'il y apposera son veto. Selon le New York Times, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a averti des élus, lors d'une visite à Washington le mois dernier, de possibles conséquences coûteuses si ce texte était adopté. Le quotidien affirme qu'il a notamment menacé de vendre quelque 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain et autres biens détenus aux Etats-Unis. Cette loi permettrait aux familles des victimes du 11 septembre 2001 de poursuivre, notamment, le gouvernement saoudien pour obtenir des dédommagements. Aucune implication de l'Arabie saoudite n'a jamais été démontrée mais 15 des 19 pirates de l'air étaient Saoudiens. «Notre inquiétude par rapport à cette loi n'est pas liée à son impact sur nos relations avec un pays en particulier, elle est liée à un principe important du droit international: l'immunité des Etats», a souligné un peu plus tôt dans la journée Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. Remettre en cause ce principe pourrait, «si d'autres pays adoptaient une loi similaire, représenter un risque significatif pour les Etats-Unis, nos contribuables, nos militaires et nos diplomates» a-t-il souligné. Ce principe «permet aux pays de résoudre leurs différends grâce à la diplomatie et non pas à travers les tribunaux», a-t-il insisté. Barack Obama rencontrera aujourd'hui le roi Salmane à Riyadh avant de participer demain à un sommet avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman). En réintégrant dans le jeu diplomatique l'Iran, grand rival chiite de l'Arabie saoudite, et en renonçant à intervenir en Syrie contre le régime syrien, le président des Etats-Unis a ulcéré les monarchies du Golfe, partenaires de longue date des Etats-Unis.