Abdelkader Messahel lors de l'audience avec le président syrien Cette visite a permis de «réaffirmer le soutien de l'Algérie à la libre décision politique syrienne», a souligné Abdelkader Messahel. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel a coprésidé, hier, à Damas avec le ministre syrien de l'Economie et du Commerce extérieur syrien Hammam El Djazairi, les travaux du Comité de suivi algéro-syrien. Cette réunion, dont les aspects économiques, on le devine aisément, n'ont qu'un intérêt secondaire, traduit la détermination de l'Algérie de confirmer sa solidarité avec le peuple syrien, dont l'Etat fait face au terrorisme. Cela dit, malgré la situation dramatique où se trouvent de nombreuses régions syriennes, Alger insiste pour parler coopération d'Etat à Etat. Ainsi, dans son allocution d'ouverture des travaux, Abdelkader Messahel a donné pour principale mission à la réunion l'établissement «d'une feuille de route pour notre action à venir en vue de promouvoir le niveau de coopération bilatérale au mieux des intérêts communs». Le ton était serein et la seule présence d'un ministre algérien à Damas suffisait à dessiner les perspectives de la «coopération» qui aura des contours principalement politiques en raison de la situation qui prévaut en Syrie. D'ailleurs, la guerre imposée au peuple syrien a constitué un sujet de discussion centrale et le ministre algérien n'a pas manqué de faire le parallèle avec ce qu'a vécu l'Algérie durant la décennie 1990. C'est donc tout naturellement que Messahel a transmis «le soutien de l'Algérie à la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent». Cela, tout en affichant la conviction de l'Algérie quant au fait que la Syrie subit «une agression terroriste qui vise à anéantir les fondements de l'Etat, à s'emparer du pouvoir par la force et à semer la terreur». L'apport de l'Algérie ne se limite pas à l'expression de la solidarité, le ministre est parti à Damas avec, dans ses bagages, l'expérience algérienne dans la gestion d'une crise sécuritaire majeure. «Notre expérience nous montre que le règlement de la crise syrienne passe par un dialogue national inclusif à même de mettre fin à la violence et garantir la préservation de l'intégrité, de la stabilité et de la cohésion de la Syrie et de la protéger contre toute intervention étrangère», a soutenu le ministre. La main tendue de l'Algérie a été particulièrement appréciée par les responsable syriens, dont le président Bachar El Assad, qui a reçu Abdelkader Messahel en audience. Il faut dire que l'attitude d'Alger qui a tenu à ne pas suspendre l'agenda de coopération algéro-syrien, prenant de fait, acte de la légitimité de l'Etat syrien, a de quoi agacer certaines puissances mondiale et régionale qui militent ouvertement pour la chute du régime de Damas. «La témérité» d'Alger a d'ailleurs été évoquée lors de la conférence de presse, ce qui n'a pas empêché le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe de soutenir que l'Algérie n'avait aucun problème particulier avec les Etats-Unis ou l'Arabie saoudite. Abdelakder Messahel a souligné, à ce propos, que «les relations de l'Algérie avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite sont exceptionnelles (...) ces deux pays sont des partenaires de l'Algérie». Mais cela n'oblige pas l'Algérie à se soustraire à sa position qui est «contre l'ingérence dans les affaires internes des autres pays et contre l'ingérence de tiers dans ses affaires intérieures». Cette précision faite, le ministre algérien a rappelé que «l'Algérie est un Etat fort par ses institutions et juste, qui écoute les préoccupations des citoyens». Enfin, ce qu'il faut retenir de cette visite, c'est qu'elle a permis de «réaffirmer le soutien de l'Algérie à la libre décision politique syrienne», a souligné Abdelkader Messahel.