Le coach des Rouge et Noir est tenu de secouer ses troupes. L'USM Alger ne changera pas d'entraîneur. Du moins pas pour l'instant. L'information nous a été confirmée par le président de ce club, Saïd Allik. Dimanche matin, Noureddine Saâdi et lui ont eu une entrevue. Le responsable du club des Rouge et Noir a fait savoir à son interlocuteur que si son club était, largement, en tête du classement général de la division 1, il n'était pas satisfait de sa manière de jouer. Très exigeant de son staff technique, Allik ne peut concevoir que l'on dise de son club que s'il est premier, c'est parce qu'il est le moins mauvais. L'USMA doit jouer un football imaginatif, un football qui gagne mais, également, un football qui plaît. Et pour son président, ce ne serait pas le cas. Lors de la trêve, il avait déjà instruit le staff technique de son voeu de voir son équipe «secouée». L'USMA était, pourtant, à ce moment-là, confortablement installée en tête du classement général, avec sept longueurs d'avance sur le second, la JSK. Bien des présidents se seraient contentés d'une telle réussite et auraient évité de mettre la pression sur le staff technique et les joueurs. Ce sont les mêmes propos qu'il a tenus ce dimanche à Noureddine Saâdi alors que l'équipe reste sur un succès, sur le score de 3 buts à 0, face au CS Constantine, un succès qui lui a permis d'accroître d'un point son avance sur la JSK, pour la porter à 8 longueurs. Deux données qui auraient dû lui permettre de dormir sur ses deux oreilles car, l'USMA dispose, maintenant, d'une marge de manoeuvre des plus confortables. Certains vont même jusqu'à dire qu'elle a la moitié du titre de champion dans sa poche. Mais Allik n'en démord pas et fait valoir son souci sur une manière de jouer qui ne cadre pas avec la conception qu'il se fait du football. Il y a aussi un autre argument qui ne joue pas en faveur de Saâdi. Contrairement à son président, il indique, par voie de presse, que l'USMA est, largement, première et que c'est cela qui compte. L'attitude de l'entraîneur des Rouge et Noir est compréhensible. Lorsqu'on est premier, on ne va pas s'amuser à dire que le jeu de l'équipe n'est pas satisfaisant. Ce serait admettre que son propre travail n'est pas efficace et que l'on ne fait que profiter de la faiblesse de ses concurrents. Or, l'USMA, et Allik y a certainement fait référence, depuis le retour à la compétition officielle, a connu deux «couacs» avec une élimination en coupe d'Algérie, dès les 32es de finale (ce qui n'était, peut-être, jamais arrivé dans l'histoire du club) face au MCO et un match nul en championnat chez l'USC. En ces deux occasions, les Rouge et Noir étaient passés à côté de leur sujet avec un jeu approximatif et ce n'est pas le succès face à la lanterne rouge, le CSC, qui pouvait faire oublier ces deux sorties. Allik a dû le dire à Saâdi tout en l'invitant à poursuivre sa mission. Du reste, il était difficile au responsable de l'USMA de le limoger ou même de le mettre en retrait. Avant de remercier un entraîneur, il faut avoir une solution de rechange et sur ce plan, Allik n'était pas servi. On peut, donc, dire que Saâdi continue tout en sachant que son président ne peut plus se contenter de demi-mesures. Dans un tout autre registre, le match au sommet de la saison entre l'USMA et la JSK qui devait avoir lieu le 10 février prochain va être remis du fait que la veille l'équipe nationale aura disputé un match amical. Comme la sélection compte beaucoup de joueurs des deux camps, il est tout à fait normal que la LNF remette, à plus tard, le match en question. Cette dernière a envisagé de l'avancer au 3 février, jour du déroulement des 16es de finale de la coupe d'Algérie, une compétition de laquelle l'USMA et la JSK sont éliminées. «La ligue nationale nous a saisis en ce sens, nous a dit Saïd Allik. Nous sommes disposés à jouer ce match le 3 février même si ce jour-là nous ne disposerons pas de Aribi qui est blessé et, peut-être de Dziri et de Ammour, qui sont, eux aussi, touchés». Seulement, il n'est pas sûr que la JSK accepte une telle proposition, d'abord parce que, contrairement à l'USMA, elle n'a plus droit à l'erreur et que ce match constitue sa dernière chance de relancer le championnat, ensuite parce qu'elle ne disposera pas de Zafour suspendu et de Mezouar qui doit rester un mois sans jouer avant d'être qualifié.