Le cadre de vie se dégrade Les gobelets à café, les bouteilles d'eau vides, les sachets et les cartons jetés par les commerçants jonchent les rues. La ville de Bouira, et de l'avis de tous, reste une agglomération sale. Cette capitale d'une wilaya située à quelques heures d'Alger prend de l'ampleur et s'agrandit, mais avec son évolution architecturale, les mentalités donnent l'impression de ne pas suivre. Cette dégradation du cadre de vie n'est pas exclusive à la ville, mais touche l'ensemble, pour ne pas dire la totalité de nos agglomérations. La commune qui a la gestion des espaces donne des signes d'essoufflement et n'accorde à la propreté qu'une importance infime et de circonstance. Si pour le ramassage des ordures ménagères, une nette amélioration est perçue depuis l'intronisation d'une entreprise en charge de la collecte, pour le reste rien n'est fait. Pour se défendre les responsables accusent les citoyens qui font preuve de comportements incivils. Dans cette accusation il y a une part de vérité. Les gobelets à café, les bouteilles d'eau vides, les sachets et les cartons jetés par les commerçants jonchent les rues. Des équipes relevant de l'APC tentent de les faire disparaître, mais c'est l'éternel recommencement. Pour un élu, en charge du dossier, les effectifs font défaut et les citoyens n'adhérent pas aux recommandations et appels à une concrète participation aux actions entreprises par la commune. L'autre fait qui donne une image hideuse de la ville reste l'aspect de ces constructions inachevées. Beaucoup continuent à balayer d'un revers de la main les instructions réglementaires obligeant tout particulier à bien finir sa façade. Le contraste est flagrant entre des locaux commerciaux aménagés au top et le reste de la bâtisse où la brique et le parpaing dominent. S'agissant toujours de l'image de la ville, il faut préciser qu'une entreprise publique avait bénéficie des largesses de l'administration qui lui avait confié au gré à gré un important marché, depuis estimé à plus d'un milliard pour le boisement et l'entretien des espaces verts de la ville. Certes, plusieurs grandes artères ont été embellies par des arbres, mais la majorité des quartiers est restée déserte à l'image de l'ancienne ville, la cité Cnep et Aadl réalisées par les Chinois à l'ouest de la ville pour ne citer que ces deux exemples. Pour les espaces verts, le square du centre-ville, un projet de réhabilitation qui dure depuis des années, le jardin en face du siège de la wilaya sont deux cas d'école quant à l'art de laisser la nature faire son chemin sous le regard complaisant de ceux qui sont payés pour leur entretien. La tendance aussi à jeter les gravats sur la périphérie du chef-lieu de wilaya est un autre fait qui dégrade le paysage aux yeux des passants et des visiteurs de la ville. Là aussi et malgré les efforts indéniables de la police de l'environnement, la situation reste en deçà des espérances. Devant le phénomène de la saleté qui prend le dessus, beaucoup de citoyens ont opté pour le volontariat. Les habitants de Draâ El Bordj ont initié une vaste campagne de nettoiement la semaine dernière. Hier, c'était au tour d'un groupe de jeunes de la cité des 130 Logements qui ont passé la matinée à ramasser les déchets, à nettoyer les caniveaux et à embellir leur cité. De source proche de la wilaya et en prévision du mois du Ramadhan qui connaît une intense activité nocturne et pour permettre aux familles de sortir, de fermes directives ont été transmises aux maires pour s'occuper un peu plus des espaces et de faire de la propreté de la ville une priorité. Le wali de Bouira et à chacune de ses sorties insiste sur ce volet très important dans la vie quotidienne des citoyens.