L'absence des bons réflexes citoyens ajouté à la mollesse et à la permissivité de l'Etat fait que ce secteur est devenu un foutoir où l'on ne fait qu'à sa tête. La propreté, la protection de l'environnement, le respect des règles de l'hygiène ne semblent, pas en tous cas, intéresser grand monde. «C'est insoutenable, ces agressions récurrentes contre l'environnement ; cette foison de déchets jetés partout, ces incendies répétitifs, ce manque d'entretien de nos espaces verts et de nos plages…c'est la débâcle! Et à part des discours verbeux, on ne fait rien de sérieux pour changer les choses» Khellaf, un enseignant d'anglais, dit son chapelet de griefs avec une certaine irritation. Il n'est pas le seul à réagir ainsi. Tout le monde se lamente de l'état de dégradation de l'environnement. Mais à part les inlassables constats et les quelques grognements de mécontentement, rien de sérieux n'est entrepris pour changer la situation. «Tout le monde est responsable de cette situation, les autorités aussi bien que les citoyens» nous dit pour sa part Farid qui a participé à plusieurs volontariats de collecte des bouteilles et autres emballages de boissons alcoolisées qui jonchent les accotements des routes. Les citoyens conditionnés qu'ils sont et devant l'absence de l'Etat jettent partout leurs ordures ménagères sauf là où il faut. L'image des bacs à ordures, restés affreusement vides alors qu'aux alentours immédiats des montagnes d'ordures s'entassent fait maintenant partie de notre paysage. L'absence des bons réflexes citoyens ajouté à la mollesse et à la permissivité de l'Etat fait que ce secteur est devenu un foutoir où l'on ne fait qu'à sa tête. Un responsable de village bien inspiré a déclaré à ce sujet que ce ne sont pas les décharges qui sont sauvages mais plutôt les gens. Des commerces au vu et au su de tout le monde participent à cette course à la pollution et au non respect des regèles de l'hygiène et ils n'encourent aucun châtiment. Des produits avec mention «A ne pas exposer au soleil» sont laissés pendant toute la journée au «chaud» : du pain, pastèques, raisins, eau minérale et autres denrées sont exposées à même les trottoirs, au soleil, à la poussière, au gaz d'échappement… partout dans la wilaya et cela au nez des autorités sans que les auteurs ne soient inquiétés. S'il est vrai que ce serait un luxe de parler encore chez nous de développement durable et d'autres concepts en débat actuellement dans beaucoup de pays, il serait quand même criminel de ne pas prendre en charge en urgence cette pollution généralisée du cadre de vie. Le chef-lieu de wilaya qui pourtant était déjà une métropole au Moyen-Âge, censé être la vitrine de la région, n'échappe pas à cette insalubrité rampante. Certains de ses quartiers exhibent un aspect rebutant à vous arracher des ouf de dépit. Gravats, sachets, herbes folles, chaussées défoncées, détritus de toutes sortes jonchent le sol… et bien d'autres absurdités révoltantes. La propreté, la protection de l'environnement, le respect des règles de l'hygiène ne semblent, pas en tous cas, intéresser grand monde. La population aussi bien ses responsables se soucient comme d'une guigne des problèmes de l'environnement. Et avec tout cela, on entend encore des responsables seriner à longueur de discours sur le développement, le bien-être et la santé des citoyens.