C'est le plus grand concours de recrutement organisé jusqu'ici par la Fonction publique La réforme du système éducatif algérien a retrouvé, en dépit de tout ce qu'on dit, la voie du salut. La ministre de l'Education nationale Mme Benghebrit sort vainqueure des défis de déroulement du plus grand concours de recrutement organisé jusqu'ici par la Fonction publique. Le concours auquel s'étaient présentés quelque 970.000 candidats pour pourvoir 28.000 postes d'enseignants dans les trois paliers, s'est déroulé selon les comptes-rendus parvenus avant-hier des centres d'examens de différentes wilayas du pays dans de bonnes conditions. En effet, il n'est fait part d'aucun incident ou d'autres actes de perturbations de la part des candidats dont font partie, faut-il le signaler, 25.000 enseignants contractuels entrés en mouvement de colère et de revendication pendant près d'un mois. La confiance et la sincérité qu'ont dégagées les propos et les engagements de Benghebrit quant à la prise en compte des années d'expérience et autres garanties, ont fini par convaincre les candidats les plus sceptiques parmi les enseignants contractuels de la justesse et de l'équité des engagements pris. Les enseignants contractuels, que certains partis politiques et cercles tendancieux s'attendaient à ce qu'ils gâchent le déroulement du concours pour disqualifier la ministre et demander sa tête, ont montré magistralement leur capacité de discernement et de lucidité. Ils se sont en fait présentés aux épreuves, selon plusieurs témoins sur place, en véritables concurrents à leurs camarades candidats qui n'étaient pas enseignants. De l'avis de certains enseignants et surveillants ayant supervisé le déroulement de ce concours, c'est un examen du bac qui a eu lieu avant-hier. En fait, les candidats se sont concentrés tout au long des épreuves et étaient restés dans les salles jusqu'à la fin du temps imparti pour chaque matière. Les candidats se sont même réconciliés, témoignent encore nos sources, avec les révisions des cours qui précédaient le début des épreuves, dans la cour. Le concours des enseignants qui a renoué cette année avec la formule de l'épreuve écrite après six ans où son organisation se faisait selon la formule de l'entretien oral, a redonné tout le charme et l'importance qu'avait ce concours par le passé qui reste, soulignons- le, le concours qui offre le plus de chances aux diplômés en chômage d'être recrutés et embrasser la carrière de l'un des plus beaux métiers, à savoir l'enseignement. Le recours à cette formule de l'organisation de concours de l'éducation, est à inscrire à l'actif de Mme Benghebrit qui s'est battue depuis sa nomination à la tête du ministère de l'Education pour rehausser le niveau des enseignants. La ministre Benghebrit qui a fait partie de la commission Benzaghou chargée par le président de la République de la réforme du système éducatif algérien, a toujours plaidé pour le profil généraliste de l'enseignant. Par le profil généraliste de l'enseignant, il faut entendre selon Benghebrit, la disposition de l'enseignant à des compétences diverses dans beaucoup de domaines autre que sa filière d'étude à l'université. C'est ainsi que les candidats au concours d'avant-hier pour les trois paliers, ont eu affaire à des examens, en plus de l'examen dans la matière qu'ils vont enseigner, dans de nombreuses autres matières, telles que l'histoire et la géographie, l'informatique, la culture générale et les langues étrangères (le français et l'anglais). Mme la ministre qui sait parfaitement que le métier de l'enseignement, est avant tout une passion et une vocation, a prévu encore pour le présent concours, un test oral pour détecter justement ce penchant auprès des candidats qui auront passé avec succès l'épreuve écrite. Et pour que la boucle soit bouclée, l'enseignant, même s'il est admis aux deux épreuves, n'est pas pour autant compétent et apte à enseigner, que s'il bénéficie d'une formation préalable a-t-elle également prévu la ministre. Cette formation sera dispensée par des inspecteurs et des enseignants aux compétences avérées dans les matières respectives. L'enseignant admis au concours dans ces deux épreuves, apprendra au cours de ces formations, comment se comporter pédagogiquement avec les élèves et opter pour la meilleure approche de transmission du savoir. Les adversaires de Benghebrit qui ont failli priver près de 25.000 enseignants contractuels par leurs manipulations de leur droit de passer un concours pour lequel ils sont avantagés, n'ont jamais vu ce côté des choses et ce travail titanesque qui se fait dans les coulisses par une femme qui pourtant n'a jamais prétendu quoi que ce soit, y compris la maîtrise parfaite de son secteur, d'où d'ailleurs son ouverture permanente aux portes du dialogue avec les différents partenaires: syndicats, associations de parents d'élèves, spécialistes dans le domaine, etc.