Dans une déclaration prononcée lors de la conférence de haut niveau organisée dans le cadre du Sommet mondial de la société de l'information qui se déroule à Genève du 2 au 6 mai 2016, Iman Houda Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a indiqué que la gouvernance de l'Internet doit être fondée sur le principe de «accès pour tous», qui devrait consacrer la souveraineté des peuples et des nations. Elle a indiqué que l'Algérie appelle la société internationale à intégrer tous les peuples, y compris ceux qui n'ont pas encore accès à l'Internet, dans l'élaboration de la gouvernance de l'Internet avec transparence et démocratie. La ministre a également affirmé que l'Algérie souhaite voir l'économie numérique soumise à la répartition des revenus d'impôts pour déconcentrer le commerce électronique dans la zone nordique. S'agissant du développement durable, la ministre a indiqué qu'il faut encourager les contenus, les applications et les services ouverts non lucratifs et les financer par les fonds réservés au développement durable. En outre, la première responsable du secteur a défendu le droit de chacun d'avoir accès à l'Internet sans contrôle aléatoire mais avec une surveillance qui le protège de toutes sortes de crimes électroniques. La représentante de l'Algérie dans cet évènement universel a indiqué que l'économie numérique africaine très florissante (avec un potentiel de croissance de 75%) est très souvent à la portée des multinationales et d'actionnaires qui privent l'Afrique de la grande partie du gâteau. Mme Iman Houda Feraoun a évoqué les mécanismes financiers concrets à mettre en place afin de faire passer l'Afrique du statut actuel de consommateur du numérique à celui d'acteur durable des TIC et du numérique. Ces objectifs ne peuvent être atteints qu'à travers quatre référentiels majeurs ajoutera la ministre. Il s'agit de la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies, la mise en oeuvre de l'Agenda d'action d'Addis-Abeba (2015), la mise en oeuvre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, et la mise en oeuvre des recommandations du Smsi, en particulier du Wsis+10. En matière de développement des infrastructures de télécommunications, la ministre de la Ptic a saisi cette occasion pour informer l'ensemble des participants à cette conférence ministérielle, que l'Algérie oeuvre pour la réalisation d'une ligne transsaharienne de fibre optique reliant l'Algérie au Niger, Nigeria et Tchad. Elle a également indiqué que deux câbles sous-marins reliant l'Algérie à l'Europe sont en cours d'installation afin de permettre un meilleur débit pour répondre aux besoins de tous les pays d'Afrique. Il est à noter, par ailleurs, que l'opérateur historique de la téléphonie fixe Algérie Télécom a pu décrocher une place dans la catégorie C2 parmi les 70 champions choisis par les experts de l'UIT. Le projet primé par l'UIT intitulé «raccorder chaque 1000 habitants à la fibre optique» vise à fournir un accès Internet aux personnes et entreprises dans l'extrême Sud du pays.