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«36 hôtels de type Ibis seront réalisés»
MOHAMED SEGHIR KARA À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 27 - 01 - 2005

Le ministre du Tourisme a, dans cet entretien qu'il nous a accordé, passé en revue les questions propres à son secteur. Pour ce haut responsable, le foncier est un sujet d'actualité très délicat puisqu'il touche des intérêts très sensibles et il estime que c'est la priorité de l'Etat. Son secteur, comme celui de l'agriculture, a également fait l'objet de spoliation de la part de cette mafia qui agit dans l'ombre et qui saigne le pays, d'où les récentes mesures initiées par le gouvernement afin d'en venir à bout. Concernant les prestations de service qu'offrent le peu d'infrastructures d'accueil, le ministre a révélé que dorénavant celui qui ne se soumet pas aux normes requises sera passible de sanctions ; ainsi, il nous a appris qu'un délai de trois mois a été accordé aux restaurateurs et aux tenanciers pour améliorer leurs offres. A ce sujet, nous apprenons qu'ils ont été destinataires d'une instruction le 9 janvier courant, les obligeant à prendre au sérieux cette directive sous peine de voir leurs établissements déclassés. Le ministre a également fait état d'une forte demande d'hommes d'affaires du Golfe pour investir dans le tourisme qui reste le plus «gros morceau» de l'économie algérienne inexploité jusqu'à maintenant.
L'expression: Pouvez-vous faire l'état des lieux du
tourisme?
Mohamed Seghir Kara : Le secteur connaît une certaine relance et cela entre dans le cadre des réformes engagées par le président Bouteflika. A ce propos, nous avons pris une série de mesures qui consistent à accompagner les investisseurs qui sont nombreux de bout en bout afin de créer une véritable industrie touristique.
Comment comptez-vous rendre cette relance effective?
Dans une économie de marché, on ne peut pas continuer à fonctionner avec la mentalité d'une économie dirigée. Quand il y a de la concurrence, c'est à celui qui offre un produit de bonne qualité qui peut durer; les autres qui ne travaillent pas dans les normes sont voués à disparaître. Nous comptons développer toutes les options possibles y compris le thermalisme. La privatisation est une voie incontournable pour arriver à offrir un produit de bonne qualité. Tous les hôtels seront privatisés. Il est inadmissible de parler de secteur public dans le tourisme. C'est un domaine qui a trait aux services. Il doit être ouvert à la concurrence.
Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confronté?
En premier la bureaucratie. Nous devons nous débarrasser des lenteurs bureaucratiques. D'ailleurs à ce sujet, le président lui-même a dit que les investisseurs arabes trouvent des obstacles de la part de l'administration. Nous sommes en mesure de dire que le tourisme est capable de supplanter les hydrocarbures en matière de recettes. C'est un pour d'emplois pérennes. Il contribue également au désenclavement des régions démunies. Imaginez tous les autres secteurs qui vont augmenter leurs capacités de production grâce au tourisme. Le transport, l'artisanat et toutes les activités annexes délaissées de nos jours sans oublier la manne inestimable en devises.
Qu'est-ce qui vous empêche d'oeuvrer dans ce sens et de faire du tourisme un domaine aussi productif que vous le décrivez?
Il y a des mécanismes à mettre en place avant de prétendre réaliser une telle ambition. Il faut également une volonté politique et un minimum de sérieux de la part de tous les acteurs impliqués dans le processus. Pour notre part, nous n'avons eu de cesse de travailler dans ce sens. Nous avons installé récemment une commission chargée, en coordination avec plusieurs ministères, d'élaborer un texte de loi plus en adéquation avec les nouvelles orientations politiques et économiques.
La loi n° 03-01 du 17 février 2003 présente des lacunes et des insuffisances auxquelles nous avons trouvé des palliatifs. Nous voulons mettre en place un dispositif plus conforme aux nouvelles donnes. Il faut dire que c'est seulement maintenant qu'on commence à prendre conscience de l'importance du tourisme et du manque à gagner dans ce domaine évalué à des milliards de dollars.
Nous estimons que c'est du gâchis. Je reçois pratiquement tous les jours des lettres émanant de nationaux et d'étrangers intéressés par des déplacements massifs en Algérie mais je reste gêné car il n y a pas d'infrastructures adéquates pour recevoir tout ce beau monde. Figurez-vous que depuis l'indépendance, l'Algérie n'a pu réaliser que 67.000 lits, c'est dérisoire, en plus les structures d'accueil sont ce qu'elles sont et cela est un secret de polichinelle.
Que comptez-vous faire pour remédier à cette situation?
Nous avons élaboré un plan de travail drastique. A commencer par la mise en place d'une commission pour étudier les projets d'investissement. Nous avons répertorié, lors de notre dernière réunion, une cinquantaine de projets, dont une vingtaine remplissant les conditions requises, et il y a quelques jours, un contrat a été conclu avec Sidar qui est prêt à assurer 27.000 lits. Un protocole d'accord a été également signé le 21 janvier en cours entre le groupe Accor Afrique représenté par son coprésident fondateur, M. Gérard Pélisson et Dilali Mehri, actionnaire principal du groupe du même nom en vue de réaliser une chaîne de 36 hôtels de type Ibis à travers le territoire national. Ce dernier est déjà propriétaire d'un hôtel à Oran (Royal Hôtel). Ce groupe a développé un réseau hôtelier mondial représentant près de 4000 établissements hôteliers dans 140 pays exploités sous ses propres enseignes couvrant les différentes gammes. Notre ambition est de développer en premier lieu le tourisme d'affaires au regard du ballet diplomatique et économique que connaît le pays à la faveur des accords avec l'UE et l'OMC. Ce genre de créneau nécessite la construction de grands hôtels cinq étoiles dans les grandes villes. On enregistre une forte demande sur Alger, Zéralda, Ain Taya et Boumerdes. Le thermalisme aussi est prévu dans notre programme, en plus du tourisme saharien qui ne demande pas beaucoup d'efforts car les touristes qui se rendent au grand Sud sont en quête de dépaysement et d'exotisme. Pour cette option, les auberges feront très bien l'affaire. Nous avons pensé aussi à développer différents circuits à l'intérieur du pays tels que les circuits culturels et religieux. La ville de saint Augustin peut être le creuset et le point de rencontre des fidèles du monde entier. El Tidjania qui a ses disciples dans toute l'Afrique et d'ailleurs est une formule qui a ses avantages. Elle peut drainer de grandes foules.
Quels sont les autres grands projets conclus jusqu' à présent?
En plus du projet Sidar, un consortium saoudien qui va créer un complexe touristique. Il y a également le groupe Al Hamad des Emirats arabes qui s'est engagé à réaliser 1200 lits à Sidi Fredj, Cheikh Faiçal d'El Qatar a, lui aussi, manifesté sa volonté d'investir dans le secteur. Certaines grosses pointures du milieu financier ont déposé leurs dossiers depuis 1999 et ils tiennent bon. C'est dire l'intérêt porté par les investisseurs arabes au tourisme en Algérie.
Nous avons également eu des tractations pour faire revenir le rallye Paris-Dakar en 2006.
Pour réaliser ces projets de grande envergure, disposez-vous d'assiettes suffisantes pour leur implantation?
Le foncier reste le grand problème. Nous sommes confrontés à des pratiques peu orthodoxes. A ce sujet, nous avons décidé d'interdire toute réalisation sur nos espaces, c'est-à-dire les zones d'extension touristique (ZET) n'ayant pas, au préalable, bénéficié d'un agrément. L'assainissement du foncier est notre priorité. Pour votre information , nous avons recensé plus de 150 hectares uniquement dans la commune de Bordj El Bahri ayant fait l'objet de constructions illicites.
Qui leur a accordé les permis de construire?
Les élus locaux et ceux qui ont la prérogative de délivrer des autorisations. Il y a également des exploitations agricoles qui entrent dans les espaces touristiques. Les détenteurs de ces exploitations les ont dévoyées de leur vocation initiale. Ces personnes ont soit cédé soit créé des coopératives immobilières avec la complicité de certains responsables.
Allez-vous demander leur démolition pour les récupérer?
C'est la justice qui tranchera la question mais nous avons des dossiers que nous présenterons.
Existe-t-il des personnalités connues impliquées dans ces affaires?
Je n'ai pas de noms à donner maintenant mais c'est certain que des pontes sont impliqués dans le détournement de ces terres. Nous travaillons en collaboration avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le foncier qui revient à notre secteur sera récupéré, nous ne nous tairons pas à ce sujet. On a constitué des coopératives illégalement en utilisant le cachet de l'administration. La loi a été détournée par ceux-là mêmes qui devaient l'appliquer. Tout ceux qui ont enfreint la loi doivent être poursuivis.
Pourquoi c'est seulement maintenant que les hautes autorités ont décidé de réagir alors que ce genre de pratiques existaient depuis longtemps et se faisaient au su et au vu de tous?
Nous avons vécu une décennie très dure. Certains ont profité de la tragédie pour se servir allégrement dans les caisses en tournant en leur faveur la situation qui prévalait dans le pays. Moi, je les appelle les mercenaires et les commerçants de guerre. Aujourd'hui, le chef de l'Etat a décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière. Ceux qui ont transgressé la loi doivent payer pour leurs méfaits.
Certaines zones qui sont des zones touristiques, à l'exemple de Club des Pins, restent fermées au public alors que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée. N'est-il pas temps de les rouvrir?
Cette zone ne dépend pas de mon secteur. C'est une résidence d'Etat, une institution sous la tutelle de la chefferie du gouvernement. Ceci dit, les résidences d'Etat existent de par le monde. Pourquoi fait-on une fixation sur cette zone?
Certains pensent qu'elle n'a pas lieu d'être car elle divise les algériens en deux classes, d'autant plus qu'elle a été le théâtre d'un scandale. Un jeune homme a été torturé dans l'une des villas de la résidence par le fils du gérant de la structure.
C'est désolant mais cette institution ne relève pas de mon département.
De nos jours, les citoyens éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver une plage digne de ce nom. Les plages seront-elles privatisées pour qu'elles soient prises convenablement en charge? Il est impossible qu'on puisse privatiser les plages. Nous avons opté pour la formule de la concession, dont la durée est limitée. On ne paie pas les plaisirs de la mer mais les services.
Parlons-en des prestations de service. Les estivants, avant de poser le pied sur le sable sont sommés de payer leur ticket d'accès et en retour, il n'y a ni hygiène ni sécurité et encore moins le repos. Quant aux hôtels, c'est une autre paire de manches, les tarifs sont excessifs pour les offres qu'ils proposent.
Je concède que nos plages sont dans un piteux état et que les prestations de service dans les hôtels laissent à désirer. Des décrets sont passés en Conseil de gouvernement auxquels nous avons introduit des propositions. Ils seront applicables dès la saison estivale prochaine.
Le béton est banni, aucune construction ne sera tolérée sur les plages. Le concessionnaire jouira de la concession pendant 5 ans mais il en sera responsable durant toute l'année. Nos inspecteurs veilleront au respect de ces mesures. S'il faut sévir, nous sévirons, mais la loi sera respectée. Il faut que je vous signale que j'ai adressé une instruction le 9 janvier dernier à tous les restaurateurs et les gérants d'hôtels pour qu'ils améliorent leurs services. Ils ont un délai de trois mois. Le 9 avril prochain nos inspecteurs qui ont été formés par des experts de l'Union Européenne vont faire des investigations sur le terrain et celui qui ne se conforme pas aux règles et aux normes sera passible de sanctions. Son établissement sera déclassé et il perdra ses étoiles. Nous voulons avancer et sortir ce secteur de sa léthargie mais nous avons besoin du concours de tout le monde.


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