Tombé au champ d'honneur à l'âge de 31 ans, il fait partie de ces milliers de chouhada sans tombe. Une cérémonie a été organisée jeudi dans la commune d'Ouled Bouaâchra, à 37 km à l'ouest de Médéa, à l'occasion du 57e anniversaire de la mort du colonel Si M'hamed Bougara, en présence de moudjahidine de la Wilaya IV historique, d'anciens compagnons d'arme du défunt et de nombreux citoyens venus rendre hommage à cette grande figure de la guerre de Libération nationale. Les circonstances de la disparition de ce chef militaire hors pair n'ont toujours pas été éludées, 57 ans après ce jour fatidique du 5 mai 1959. Le colonel Si M'hamed Bougara, tombé au champ d'honneur à l'âge de 31 ans, fait partie de ces milliers de «chouhada sans tombe» qui ont accepté le sacrifice suprême afin que le pays recouvre sa liberté et sa souveraineté. Revenant sur les circonstances de la mort du colonel Si M'hamed Bougara, le commandant Bouragaâ, un des proches collaborateurs du martyr, a déclaré, que l'information de la mort de Si M'hamed lui est parvenu trois ou quatre jours après l'accrochage qui a eu lieu à proximité du quartier général de la Wilaya IV historique, installé, à l'époque, dans les maquis d'Ouled Bouachraa. Selon lui, la nouvelle de la mort du colonel Bougara fut transmise par un certain Kaddour El-Baghdadi, un rescapé de l'accrochage, décédé peu de temps après son incarcération dans le tristement célèbre camp Morand, à Ksar-el-Boukhari. Le président de la fondation de la Wilaya IV historique, le colonel Youcef Khatib (Si Hassan), avait lancé, en 2011, un appel aux autorités françaises pour «lever le secret» qui entoure la mort du colonel Si M'hamed Bougara. Il a rappelé, à l'époque, que plusieurs démarches ont été entreprises du temps de la présidence de François Mitterrand, et plus tard, de celui de son successeur à l'Elysée, Jacques Chirac, pour connaître la vérité sur la disparition de cette grande figure de la Révolution. Né le 2 décembre 1928 à Khemis-Meliana, le chahid Si M'hamed Bougara a connu au lendemain du soulèvement populaire du 8 mai 1945, les geôles du colonialisme. Il est arrêté, une seconde fois, en 1951, et condamné à trois années de prison. Au déclenchement de la Révolution de Novembre 1954, Si M'hamed Bougara est chargé de l'organisation de la résistance armée au niveau de Amrouna, dans la localité de Tniet-el-Had. Il participera, le 20 Août 1956, au congrès de la Soummam et fut désigné responsable politique et membre du conseil de la Wilaya IV historique, puis promu, en 1958, au grade de colonel. Il est nommé à la tête des troupes de l'ALN opérant à travers tout le territoire de cette même wilaya, jusqu'à sa mort, le 5 mai 1959.