Une très grande artiste Chafia Boudraâ était à Tizi Ouzou parce que les artistes sous la houlette des responsables du théâtre régional lui ont consacré un grand hommage en cette occasion du 8 mai 1945. Chafia Boudraâ ne parvenait pas à contenir son émotion avant-hier sur les planches du théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou devant l'assistance qui l'acclamait haut et fort. Il faut dire aussi que l'émotion n'a pas quitté cette grande dame aux 86 printemps depuis la matinée qui l'a vue se recueillir au côté des autorités locales à la mémoire de martyrs au niveau du cimetière Mdouha. En fait, Chafia Boudraâ était à Tizi Ouzou parce que les artistes, sous la houlette des responsables du théâtre régional, lui ont consacré un grand hommage en cette occasion du 8 mai 1945. En fait, les artistes présents ont longuement évoqué les rôles que Chafia Boudraâ a joués. Elle a été actrice dans des films cultes qui ont donné ses lettres de noblesse au cinéma algérien. Son baptême du feu, elle l'a eu dans «L'incendie» série immortelle, tirée du roman de Mohamed Dib et réalisée par Mustapha Badie. En jouant le personnage de Lla Aïni, Chafia Boudraâ ne se doutait guère qu'elle allait marquer à jamais la mémoire des Algériens de toutes les générations. Une vie consacrée au cinéma consacrée également par le film de Rachid Bouchareb qui l'a vu primée au festival de Cannes en 2010 pour son rôle dans le film «Hors la loi». Depuis l'indépendance, cette veuve de chahid qui a perdu son mari au champ d'honneur n'a pas cessé de donner une vie nouvelle à des histoires qui ont marqué le peuple algérien durant la période coloniale. Lla Aïni, dans «L'incendie», représentait le combat et les souffrances des femmes aux côtés des hommes pour l'Indépendance. Un rôle inséparable de celui de la «Grande maison» du même réalisateur qui a révélé un talent inaltérable. En effet, la dame a eu à jouer des rôles avec un professionnalisme inégalé durant sa carrière. «Le cri des hommes, Une femme pour mon fils, le thé à la menthe» sont quelques films qui ont été honorés de son talent. Chafia Boudraâ de son vrai nom Latrèche Atika, native de Constantine, a vu le jour un certain 22 avril 1930. Après, avoir perdu son mari au champ d'honneur en 1961, Chafia Boudraâ a pris ses valises pour Alger en compagnie de ses cinq enfants. C'est de cette aventure qu'est née l'actrice Chafia Boudraâ qui a marqué toutes les générations d'Algériens. Le cinéma algérien lui doit ses lettres de noblesse et sa notoriété. Malgré des signe de fatigue apparus avec l'âge, la dame garde encore son amour pour le cinéma qu'elle dit prête à servir. Son passage à Tizi-Ouzou, pour un hommage que lui ont rendu ses pairs artistes et les autorités locales à leur tête le wali, doit inspirer les jeunes réalisateurs du film d'expression amazighe. Un rôle, même tout petit et honorifique, pour cette diva du cinéma ne fera que le grand bien au cinéma amazigh. Qu'en pensent les réalisateurs?