Le président élu des Philippines Rodrigo Duterte est prêt à parler avec Pékin de différends territoriaux très sensibles en mer de Chine méridionale, à rebrousse-poil de la politique menée par le gouvernement sortant, a annoncé son porte-parole hier. L'avocat de 71 ans, qui a remporté largement l'élection présidentielle de lundi, est également disposé à des partenariats avec la Chine pour exploiter le gaz et le pétrole qui s'y trouveraient et explorer la possibilité de systèmes de gestion conjointe de la pêche, a dit Peter Lavina. «C'est la différence entre le gouvernement actuel et le gouvernement Duterte, le maire est ouvert à des discussions bilatérales avec la Chine», a dit M.Lavina à la presse à Davao, la ville méridionale dont Rodrigo Duterte est depuis longtemps le maire.Sous la présidence de Benigno Aquino, les relations bilatérales s'étaient progressivement envenimées. Pékin considère comme territoire national la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des zones situées près de pays voisins, et a construit au cours des dernières années des îles artificielles afin d'appuyer ses revendications de souveraineté. En 2012, la Chine a pris le contrôle du récif de Scarborough, une zone poissonneuse située dans la zone économique exclusive des Philippines. En réaction, l'archipel a signé un nouveau traité de défense avec les Etats-Unis et saisi la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de la Haye pour lui demander de dire que les revendications de la Chine sur la plupart de la zone sont invalides.