Il n' y a pas que le Vietnam. D'autres pays voisins entretiennent avec l'empire du Milieu des rapports conflictuels sur les archipels Spratleys et Paracels. Il s'agit des Philippines, de Brunei, de la Malaisie et de Taïwan. Tous ces pays désignent ces zones disputées selon leur vision de la région. Pékin les appelle mer de Chine, Hanoi mer de l'Est, mer des Philippines occidentales pour Manille. En 1984, Brunei établit une zone exclusive de pêche sans pour autant la revendiquer. En 1977, les Philippines tentent d'occuper l'île d'Utu Aba. L'épreuve de force de Manille échoue face aux forces taiwanaises.Taipei se sent impliqué dans le conflit, même s'il n'est pas reconnu par la Chine mais constitue comme Manille un des alliés des Etats-Unis dans la région. En 1983, c'est au tour de la Malaisie de soulever la question de sa souveraineté sur trois îles des Spartleys, puis récidive en 1986 pour prendre d'autres îles. Le Vietnam proteste. Face à la puissance chinoise, Manille insiste sur le rôle de Washington quant au règlement de ce conflit. La Chine constitue «une superpuissance avec plus de dix fois notre population. Nous ne voulons pas que des hostilités se déclenchent», a déclaré le président Benigno Aquino en juin 2011 suite à de nouveaux incidents entre la Chine et le Vietnam dans ces zones. Et d'ajouter : «Peut-être que la présence de notre allié, les Etats-Unis, garantira que nous aurons tous la liberté de naviguer» et que «tous respecteront le droit international». Cependant, Pékin voit d'un œil hostile l'ingérence américaine dans la région. Lors du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 2010 au Vietnam, Mme Hillary Clinton a indiqué que son pays a «un intérêt national» à préserver «une liberté de navigation» dans la mer de la Chine du Sud. Et à l'occasion de sa visite à Manille, en novembre 2011, elle a exprimé le soutien de Washington aux Philippines. Comme elle a rappelé le traité de défense mutuelle de 1951 entre Manille et Washington et déclaré que «les Etats-Unis seront toujours dans le camp des Philippines». Mme Clinton a aussi évoqué la Mer de Chine du Sud comme étant «la mer des Philippines occidentales», la nouvelle appellation de Manille pour ces eaux en contentieux. En avril 2012, des gardes-côtes philippins appréhendent huit bateaux de pêche chinois près du récif Scarborough. Une aubaine aux yeux de Pékin pour y déployer une partie de sa flotte, interdire l'accès aux pêcheurs philippins et réaffirmer sa souveraineté sur le récif. Washington et Manille entament le même mois des manœuvres maritimes conjointes au large des côtes occidentales.