41 ans de lutte... La délégation de parlementaires qui a atterri à Laâyoune capitale occupée du Sahara occidental a été refoulée manu militari, sans qu'elle n'ait pu descendre de son avion. «Circulez y a rien à voir!». C'est probablement en ces termes que les policiers marocains se sont adressés à la délégation du Parlement de Galice (nord-ouest de l'Espagne) pour lui signifier qu'elle n'était pas la bienvenue au Sahara occidental occupé. Les élus espagnols qui ont atterri à Laâyoune capitale occupée du Sahara occidental ont été refoulés manu militari, sans qu'ils n'aient pu descendre de leur avion. Un d'entre eux témoigne. «Les autorités marocaines n'ont pas laissé la délégation descendre de l'avion à l'aéroport de Laâyoune et ont ordonné son expulsion, ce qui constitue une violation du droit international» a déclaré à l'agence de presse espagnole EFE le député Monset Prado. «Le territoire de Laâyoune fonctionne comme une prison... où les droits de l'homme sont violés quotidiennement», a-t-il asséné. Que veut cacher Mohammed VI? La pratique de la torture? Elle n'est depuis belle lurette qu'un secret de Polichinelle. Les organisations internationales des droits de l'homme l'ont maintes fois dénoncée. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalent à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations, perçues comme une menace à la sécurité nationale», avait déclaré Juan Mendez, le rapporteur spécial de l'Organisation des Nations unies sur la torture, à l'issue de la visite qu'il avait effectuée au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. Une délégation du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center), qui avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, avait de son côté fait part, dans un document rendu public, de cas de disparitions, de tortures, de détentions arbitraires, de menaces, d'exécutions extra judiciaires... par les forces d'occupation marocaines. En mai 2015 un rapport intitulé «L'ombre de l'impunité: la torture au Maroc et au Sahara occidental.» rendu public par Amnesty International dévoilait «le recours à la torture et autres mauvais traitements utilisés par les forces de police marocaines, en particulier lors des gardes à vue et des interrogatoires». Le mois de janvier 2015, la découverte de trois nouvelles fosses communes a été annoncée. Mises à jour dans la région de Smara près d'Amgala, d'où ont été exhumés six nouveaux corps de Sahraouis disparus. «La découverte a été réalisée en novembre 2014 par des experts scientifiques espagnols, de renommée internationale, qui ont exhumé les restes de six citoyens sahraouis découverts dans trois fosses communes à Fadret Leguiaâ, région de Smara près d'Amgala» avait indiqué le 28 janvier 2015 le président de l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis, Abdesslam Omar. «Plus de 400 Sahraouis sont actuellement recensés comme victimes de disparitions forcées... de nombreux autres sont portés disparus suite aux bombardements de l'aviation marocaine à Oum Dreiga, Guelta ou Tifariti en 1976», avait précisé le responsable de l'Afapredesa. En 2013 les restes de 60 personnes avaient été déterrés d'une seule fosse commune. L'identification d'une dizaine d'entre eux avait permis d'établir que c'étaient des civils froidement abattus par les forces d'occupation marocaines. C'est sans aucun doute toutes ces révélations qui ont montré le visage inhumain de la colonisation marocaine au Sahara occidental qui pousse le Maroc à multiplier les «faux pas». Le constat est incontestable. La tragédie sahraouie que le monarque alaouite voudrait voir se jouer à huis clos a connu un retentissement international. Les expulsions de journalistes, d'élus, de juristes... ne font qu'en amplifier l'écho.