Les mutations stratégiques conjoncturelles prévalant dans les pays voisins et l'évolution des réseaux de contrebande et du terrorisme international renforcent les rangs des institutions sécuritaires de la République. «Surveillance et sécurisation des frontières», est la thématique de la rencontre qui a regroupé, hier, à l'école préparatoire des sciences économiques et sciences de gestion d'Annaba, des officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire, de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale, ainsi que des cadres des Douanes algériennes. Une rencontre qui a traité notamment de la coordination des efforts et la concertation dans la lutte contre le terrorisme, la contrebande, l'immigration clandestine, entre autres. Ce séminaire quatrième du genre après celui d'Illizi, Ouargla et de Tébessa, s'inscrit dans le cadre du plan stratégique 2016-2019 de l'administration des douanes, et qui a pour objectif, d'assurer une vision claire et globale des données sécuritaires actuelles, en matière de sécurisation des frontières. D'ailleurs, compte tenu des mutations géostratégiques prévalant au niveau des pays frontaliers, Tunisie, Libye et Mali entre autres, la direction des Douanes algériennes, oeuvrant à développer les capacités opérationnelles de ses éléments, mais surtout veillant à la disponibilité des brigades chargées de lutter contre la criminalité transfrontalière, a jugé impératif, de promouvoir la collaboration opérationnelle mixte, avec ses principaux associés, dans cette tâche, à savoir les autres institutions sécuritaires de la République, ANP, Dgsn et Gendarmerie nationale. Ces acteurs réunis ont traité du «comment coordonner» leur lutte efficacement contre la criminalité transfrontalière terrestre et maritime, «comment doubler de vigilance», pour faire face aux menaces internes et externes guettant le pays, notamment des dangers pesants du terrorisme et du trafic de drogue et «comment échanger les renseignements», entre les partenaires de ces différents corps constitués. C'est en fonction de ces optiques-là, que les participants ont orienté leurs interventions, en mettant en relief la relation entre le terrorisme et le crime organisé et l'immigration clandestine transfrontalière. Les intervenants de chaque corps ont mis à nu le rapport entre les quantités de drogue saisies et la volonté du voisin de l'Ouest, à vouloir inonder le pays par sa production de drogue, mais surtout à vouloir faire de l'Algérie, une zone de transit via l'Europe, pour commercialiser sa production de drogue. Dans ce sens, il est à rappeler que, pour faire face au trafic de drogues, l'Algérie a renforcé son système de surveillance tout au long des 1600 km séparant l'Algérie du Maroc, pour bloquer la route aux narcotrafiquants et aux potentiels candidats au djihad en Libye qui voudraient traverser le pays. C'est dire que le doute n'est plus permis, quant aux intentions malsaines du Makhzen à vouloir inonder le pays de son poison, le kif essentiellement. Sur un autre volet, les intervenants ont été unanimes quant à la survie du terrorisme qui se nourrit du trafic de drogue et de la contrebande. Un tableau a été brossé sur les tonnes de drogue en provenance du Maroc saisies, et les produits alimentaires subventionnés par l'Etat traversant les frontières est du pays, notamment vers la Tunisie. Un état de fait, voire une situation qui ne laisse aucune équivoque quant à la lutte contre cette criminalité multidimensionnelle, préjudiciable à l'économie nationale. De cause à effet, les intervenants ont mis en exergue le danger que représente le phénomène de l'immigration clandestine, à travers le relief frontalier. Dans ce sens, un appel au redoublement de vigilance a été lancé, pour bloquer la voie à d'éventuels terroristes pouvant se faufiler parmi les immigrants clandestins. D'ailleurs, le renforcement de la surveillance tout au long des 1600 km séparant l'Algérie du Maroc, a permis aux éléments de l'ANP, postés aux frontières algéro-marocaines de bloquer la route à des dizaines de candidats au djihad en Libye voulant traverser le pays. C'est dire que, conscients des enjeux des mutations géostratégiques prévalant aux frontières, Est, Ouest et Sud les intervenants ont mis l'accent sur l'impérative nécessité de la vigilance, pour déjouer toutes velléités criminelles visant à déstabiliser l'Algérie. D'ailleurs, et dans la même optique, à savoir faire promouvoir le processus de surveillance et de sécurisation des frontières de par l'unification des efforts de concertation, de coordination et d'échange de renseignements, entre les différentes institutions sécuritaires de la République, des rencontres similaires seront organisées dans les régions de l'ouest et de l'extrême sud du pays. Il est à noter que cette série de rencontres d'études qui se tient sous l'égide de Kaddour Bentahar, directeur général des Douanes algériennes, intervient en exécution des instructions des hautes instances de l'Etat, en matière de redoublement de vigilance et de renforcement des dispositifs de sécurité des personnes, des biens et de la sécurité des sièges administratifs, ainsi que l'amélioration des conditions des services dans la lutte contre le crime transfrontalier sous toutes ses formes. Une démarche qui intervient, convient-il de le signaler, dans le même temps où l'Etat a, et pour faire face à cette multitude de trafics, décidé de sécuriser 6500 km de frontières avec un système de dernière génération.