Il ne s'agit pas de paiement mobile, mais d'applications mobiles, utilisables sur smartphones, pour maintenir un contact permanent avec sa banque. Ordonner ses virements et régler ses factures d'eau, avec un simple SMS de l'endroit où l'on se trouve, est en phase de devenir une réalité en Algérie. Et pour cause, l'initiative HIO(hub inter-operateur) regroupant en partenariat la Seaal, Djezzy, la BEA, et BNP Paribas, pour l'émergence d'un pilote de paiement de factures par SMS est en cours, et a fait l'objet de l'évènement organisé par Kepler Technologies, hier à Alger pour l'introduction du principe de m-banking (toutes les techniques permettant de réaliser des opérations bancaires à partir d'un téléphone mobile). A cet effet, l'utilisateur du service e-banking devra effectuer une inscription au niveau de son agence bancaire, afin de formaliser l'acceptation de l'utilisateur par la signature d'un contrat, sécuriser les transactions de transfert en déclarant les comptes bancaires qu'il souhaite créditer et garantir une authentification grâce à un code secret unique que l'utilisateur pourra modifier. A partir de la fin de cette étape, l'utilisateur pourra consulter son compte et ordonner des transactions à partir de son portable. A cet effet, il est prévu sur les factures Seaal, une clé électronique qui permettra l'accès à ce service. Or, nous n'en sommes pas là, et pour cause, deux ans après le lancement de la 3G, les banques algériennes publiques et privées ont peu investi sur la mobilité, et rares sont les banques qui proposent des applications mobiles à leurs clients. Cependant, il ne s'agit pas de paiement mobile, mais d'applications mobiles, utilisables sur smartphones, pour maintenir un contact permanent avec sa banque. C'est précisément à ce niveau que le rôle du hub inter-operateurs prend toute son ampleur, dans le sens où il permet aux populations bancarisées d'accéder aux services m-banking adaptés à leurs besoins. De son côté la banque bénéficie d'un accompagnement efficient pour l'amélioration, la diversification et l'extension des offres et des produits financiers. Autrement dit, cet écosystème vise à renforcer les mesures politiques de réduction des liquidités hors circuit bancaire et repose sur les infrastructures existantes, et le succès et le déploiement de la téléphonie mobile qui, selon l'Arpt, comptabilise près de 43 millions d'abonnements en 2015. Par ailleurs, la démonstration effectuée durant cette rencontre, a eu le mérite, en plus d'expliquer les étapes de souscription et de mise en service de cette application, de renseigner sur le niveau de sécurité des informations, et de l'importance qu'accorde ce service au principe de la protection des données personnelles de clients. En outre, selon les experts, la solution que propose l'écosystème HIO, à travers le m-banking, devrait, à l'aide d'une volonté politique, se généraliser avec le concours des grands facturiers, tels que Sonelgaz, l'ADE et les institutions financieres, puisque d'une part il s'inscrit dans les mêmes directives et médications prônées par les pouvoirs publics pour la rationalisation des dépenses et la diversification de l'économie nationale, et d'autre part, il fera bénéficier les citoyens d'un service m-banking, de bonne qualité, sécurisé et pas cher. En somme, ce produit est fin prêt, expérimenté depuis un mois par la Seaal et la BNP Paribas, et les résultats présentés lors de cette rencontre sont plus que satisfaisants. En réalité, il est clair que la société algérienne entre de plain-pied dans l'ère de l'économie numérique, et ce malgré quelques appréhensions et résistances. Ceci étant, le lancement officiel de cette application demeure tributaire de l'engagement des banques qui souhaiteraient tenter l'expérience. Parallèlement, quand on sait que 3700 milliards de dinars constituent en gros le volume de l'argent qui circule hors circuit bancaire et 2324 milliards domiciliés dans les institutions financières, il va sans dire que ce volume est un obstacle à l'investissement. A cet effet, les solutions modernes et électroniques de paiement s'avèrent être le moyen incontournable pour mettre fin à cette hémorragie et réguler définitivement le marché de la monnaie.