Dans une chronique publiée par The Guardian, Cantona n'est pas tendre avec son ancien coéquipier qu'il soupçonne clairement de discrimination envers Benzema et Ben Arfa. La préparation de l'Euro 2016 n'est décidément pas un long fleuve tranquille pour Didier Deschamps: après l'affaire Benzema, la suspension pour dopage présumé de Sakho et le forfait de Varane, voilà le sélectionneur de l'équipe de France accusé de racisme par l'ex-légende de Manchester United Eric Cantona. Mis sous pression par différents scandales extra-sportifs puis par l'indisponibilité du patron de sa défense, Deschamps se serait bien passé de cette polémique à deux semaines du match d'ouverture du championnat d'Europe contre la Roumanie, le 10 juin au Stade de France. D'autant que l'impact médiatique et le «buzz» suscités par la charge de «Canto», personnage habitué des sorties publiques fracassantes, sont loin d'être négligeables. Dans une chronique publiée il y'a une semaine par le quotidien britannique The Guardian, Cantona n'est pas tendre avec son ancien coéquipier à Marseille et chez les Bleus, qu'il soupçonne clairement de discrimination envers Benzema et Ben Arfa. «Une chose est sûre, ce sont les deux meilleurs joueurs en France et ils ne joueront pas à l'Euro. Ce qui est certain également c'est que leurs origines sont nord-africaines. Donc oui, le débat est ouvert», déclare Cantona, 45 sélections avec les Bleus entre 1987 et 1995, devenu acteur. «Deschamps a un nom qui sonne bien français. C'est peut-être le seul en France à avoir un nom aussi français. Personne ne s'est jamais mélangé avec personne dans sa famille. Comme les Mormons en Amérique», ajoute l'ex-N°7 de Manchester United, âgé de 50 ans. Selon plusieurs médias, Deschamps compte porter plainte contre Cantona. Karim Benzema, le meilleur buteur en activité de l'équipe de France (28 ans, 81 sélections, 27 buts), a été déclaré non-sélectionnable pour l'Euro par la Fédération française de football en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sex-tape contre Mathieu Valbuena. Hatem Ben Arfa (29 ans, 15 sélections, 2 buts) figure de son côté dans la liste des 8 réservistes malgré une saison très aboutie avec Nice (17 buts en L1). Sur la forme, difficile de ne pas y voir les restes d'un vieux contentieux entre les deux hommes. Cantona, qui n'avait pas hésité à qualifier «DD» de «vulgaire porteur d'eau» en 1996, a toujours soupçonné l'ex-capitaine des Bleus d'avoir contribué à l'écarter de l'équipe de France pour l'Euro cette année-là. Sur le fond, les attaques de Cantona sont facilement démontables. Même au plus fort de la crise, malgré une opinion publique majoritairement hostile et la pression venue du sommet de l'Etat (le Premier ministre Manuel Valls), Deschamps a toujours défendu Benzema et milité pour son maintien en sélection avant de se résoudre à se passer de ses services. Très proche de Zinedine Zidane durant sa carrière de joueur, il avait également joué un grand rôle dans le choix de Nabil Fekir, avec qui il possède le même agent (Jean-Pierre Bernès), d'évoluer en équipe de France au détriment de l'Algérie, le pays de ses parents. Le prodige lyonnais a finalement raté le train de l'Euro en se blessant gravement au genou en septembre 2015. La tribune de Cantona intervient également trois jours après la convocation d'Adil Rami qui possède la double nationalité française et marocaine. Cette polémique s'ajoute aux tracas du technicien français qui n'en finit pas de collectionner les avanies depuis plusieurs mois et va attaquer le tournoi à la tête d'une équipe très affaiblie.