Les Verts ne pouvaient réussir quelque chose de probant en s'adonnant à du bricolage. L'Algérie , 10 fois présente en phase finale des mondiaux, ne sera pas présente au deuxième tour à Tunis. Les Verts n'ont pas pu obtenir leur ticket qualificatif, en tombant contre la Russie, la Slovénie et l'Islande. Cette élimination programmée vient retourner le couteau dans la large plaie que porte le handball algérien depuis la débâcle des Verts en Coupe d'Afrique des nations, à Tunis, également. L'échec du sept algérien est donc imputable à la mauvaise gestion technique et administrative de la Fahb. On ne va pas au mondial avec un stage de 15 jours, ponctué par des rencontres jouées contre des équipes de 3e et 4e divisions, comme l'a déclaré le gardien Khaled Ghoumel, pour, ensuite, donner la réplique au double champion du monde. Les Algériens ou les téléspectateurs qui ont eu le privilège de voir les matches sur le petit écran, ont vu une équipe algérienne sans repère, fébrile dans tous les compartiments. Sur les 16 joueurs appelés à défendre les couleurs nationales, mis à part les joueurs du MCA, le tiers n'avait pas de compétition dans les jambes. Ces joueurs-là n'ont pas assez joué avec leurs clubs respectifs. Ce n'étaient pas les quelques jours de préparation en Allemagne qui pouvaient les requinquer. Il n' y avait que 4 ou cinq garçons compétitifs. Les autres n'avaient pas eu le privilège de jouer des matches pleins avant d'aller disputer une compétition de dimension planétaire. Après le match livré contre la Russie, les joueurs ont manqué d'arguments face aux Slovènes et aux Islandais. Pourquoi les Verts, version Kalderach-Mekkir ont-ils pris l'eau au point de se noyer? Les causes réelles de ce naufrage ne sauraient être révélées à chaud. Mais nous ne pouvons nous retenir d'interroger les «maîtres à penser» sur le sujet. Ces derniers, d'autant plus confiants avant le départ en Tunisie, promettaient de faire mieux que lors des autres éditions. Ils voulaient nous faire oublier la débâcle de la CAN de triste mémoire. Cette mascarade de Tunis nous a valu le titre d'équipe distributrice de points dans la poule B pour reprendre le mot des mauvaises langues. Au regard de la manière chaotique et cavalière avec laquelle ont été gérés les Verts , il y a lieu d'affirmer que cet échec ne devrait surprendre personne. Pour s'être déplacé sans staff médical, avoir joué contre des équipes de seconde zone, avoir convoqué un nombre de joueurs parmi lesquels on ne retrouve que deux professionnels, avoir mis de côté certains amateurs tels que Akchiche, Bourenane, Achour Hasni, qui, jusque-là, jouaient et faisaient de bons résultats, on peut affirmer que cet échec n'est point une surprise. L'absence de doublures a été très ressentie par les joueurs qui n'ont pas bénéficié d'un moment de répit. Filah, Biloum, Hammad ne pouvaient pas tout faire à eux seuls. Ces derniers, emmenés par Salim Nedjel, n'ont, d'ailleurs, pas donné la plénitude de leur talent à cause de la fatigue et des blessures. Le déficit de compétitivité, dû au manque de préparation, a pesé lourd dans la balance des Verts. Ces derniers, à en croire nombre de techniciens avertis, après une bonne première mi-temps, ont constamment levé les bras en seconde mi-temps pour s'incliner en fin de compte. Habitués aux improvisations qui ont cours en Algérie, nos représentants s'étaient rendus en Tunisie sans avoir préalablement préparé comme il se devait ce mondial où les meilleures formations de la planète s'étaient donné rendez-vous. Au vu de la légèreté et de l'excès de suffisance affichés par les responsables du handball national qui se suffisent d'un championnat masculin dominé par une seule équipe, celle du MCA, d'un championnat féminin transformé en colonie de vacances et de l'absence de sélections cadettes et juniors aux coupes africaines, il y a lieu de croire que l'élimination des Algériens n'est pas, nous le répétons encore une fois, une surprise. Au contraire, elle devrait être salutaire pour le handball national car elle permet de remettre en cause l'ordre établi au sein d'une Fahb qui a confirmé ses limites après le «carnaval» de la CAN. Cette fédération, incapable de redresser la barre, fait de la résistance. Il est plus que nécessaire que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités car il s'agit de sauver de la détresse un sport qui avait, en son temps, fait rougir de plaisir les sportifs algériens et qui, aujourd'hui, devient la risée du mouvement sportif national. Il faut qu'il y ait une sorte de déclic qui fouette le sentiment de grandeur et qui réveille l'envie de réussir.