«La France va participer au rééquipement de la maternité de l'hôpital Maillot, au relogement des sinistrés, à la résorption de l'habitat précaire et surtout à l'aide financière pour rétablir le réseau de distribution en eau, sérieusement endommagé par les dernières intempéries». C'est principalement sur quoi voulait insister le président de la République française, M.Jacques Chirac, à l'issue de sa visite éclair dans la région la plus touchée par cette catastrophe. D'ailleurs, le président Chirac a exprimé, hier, lors d'un point de presse à Djenane El-Mithaq, sa vive émotion devant l'ampleur du drame des sinistrés de Bab El-Oued. Le chef de l'Etat français a déclaré: «C'est, en effet, une vraie émotion pour moi de venir dans ce quartier meurtri pour m'incliner devant la douleur des familles des victimes et des disparus comme celle de l'ensemble de la population touchée par cette catastrophe.» M. Chirac a tenu, à cette occasion, à remercier le Président Bouteflika, le gouvernement et le peuple algérien pour l'accueil chaleureux qui lui a été réservé, lors de cette visite. Abordant les questions économiques, le président de la République française a indiqué que les relations économiques se sont améliorées dans tous les domaines, notamment dans les échanges commerciaux et l'investissement. Le président Chirac a, également, exprimé sa profonde conviction quant à l'amélioration constante des relations entre l'Algérie et la France. Il a cité au passage l'ouverture du consulat de Annaba et, prochainement, celui d'Oran, le succès du Centre culturel français, et surtout l'ouverture du lycée International, en 2002, comme des signes révélateurs de l'amélioration des relations entre les deux pays. M.Chirac a surtout mis l'accent sur le rôle important de l'Algérie dans le développement de la coopération euro-Maghreb. A ce sujet, il dira que l'Algérie est un pays pivot au Maghreb et un acteur important dans la cohésion et la complémentarité dans la région. S'agissant de la communauté maghrébine en France, dont la grande majorité est algérienne, le chef de l'Etat français a déclaré: «C'est une réalité qui fait partie de notre chair, et qui participe à toutes nos joies, tous nos malheurs, nos inquiétudes et nos espoirs.» M.Jacques Chirac a déclaré, par ailleurs, a propos des relations algéro-françaises, qu'il faut assumer le poids de l'histoire, tout en soulignant que cela finira par s'effacer, citant l'exemple de la France et de l'Allemagne, ennemies d'hier, partenaires privilégiés d'aujourd'hui dans la Communauté européenne. Enfin, concernant le retour d'Air France en Algérie, le président français a déclaré que la compagnie aérienne, qui reste encore traumatisée, n'a pas encore trouvé les conditions nécessaires pour son retour en Algérie. Il explique que cette compagnie est autonome. L'Etat français ne peut donc intervenir dans ses décisions. En revanche, Air Lib desservira prochainement l'Algérie. Ce qui est sûr, c'est qu'Air France va retrouver progressivement sa place dans l'espace aérien algérien et tout rentrera dans l'ordre. Concernant la question du terrorisme, le président de la République française, M.Jacques Chirac a souligné hier, l'importance d'une lutte globale et mondiale contre le terrorisme international. Il a déclaré, à ce propos, la détermination du Président Bouteflika et son peuple à lutter efficacement contre le terrorisme. Il a indiqué, à ce sujet, que les relations algéro-françaises se sont renforcées sensiblement en matière de coopération dans le domaine du renseignement et de la lutte antiterroriste. Il a souligné, par ailleurs, la nécessité d'un accord politique en Afghanistan affirmant son soutien aux efforts de l'envoyé spécial de l'ONU, M. Lakhdar Brahimi, dans le processus de paix lancé par l'ONU. Chirac appelle également à l'intensification de l'aide humanitaire en Afghanistan pour reconstruire ce pays complètement détruit par les taliban. S'agissant du Proche-Orient, le président français a appelé les parties israélienne et palestinienne à trouver le moyen de se mettre d'urgence à la même table, sans préalable pour restaurer la paix. Enfin, il a conclu sa conférence de presse, qui n'a duré finalement qu'une demi-heure, en se réjouissant de l'imminence de la signature d'un accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie qui devrait se faire avant la fin de l'année et qui contribuera, à coup sûr, à renforcer davantage les relations entre les deux pays.