Une enquête pour l'identification des personnes impliquées dans cette affaire «ignoble» est lancée «Le pistage des fraudeurs et des personnes derrière la fuite des sujets du bac», est «possible», selon la ministre de l'Education. L'«opération» de triche constatée lors de l'examen du baccalauréat ne saurait être considérée comme de simples fuites comme on en rencontre un peu partout dans le monde. L'enquête diligentée par le département de Benghebrit le démontrera peut-être, il y a certainement un rapport avec l'acharnement dont a été victime la ministre de l'Education de la part des milieux islamistes. Sans omettre le motif politique de cette partie de l'opposition, l'objectif poursuivi est de porter un coup. C'est d'abord à ce niveau que se situe la triche, ensuite l'occasion fait le larron. Cela dit, en dépit de toutes les mesures prises pour garantir la «crédibilité» du diplôme du baccalauréat, la fuite des sujets a bel et bien eu lieu au troisième et au quatrième jour de l'examen, et ce, à la reconnaissance même du ministère de l'Education. Hier, la tutelle dans un communiqué rendu public a annoncé l'ouverture d'une enquête pour l'identification des personnes impliquées dans cette affaire «ignoble», qui a remis en cause non seulement la crédibilité de cet examen mais qui touche aussi aux institutions de l'Etat, qui sont mobilisées à cet effet. Hier, les élèves ont réalisé que le sujet d'Histoire-Géographie était disponible sur les réseaux sociaux non pas le jour de l'examen, mais la veille. La nouvelle s'est propagée telle une traînée de poudre sur les réseaux sociaux au moment même de l'examen. Des messages «SOS», «Aidez vos frères» lancés de l'intérieur des centres d'examen pour obtenir les réponses, car ces derniers n'ont pas été sûrs de l'authenticité du sujet publié, la veille, sur Internet. Pour l'identification des personnes impliquées, le ministère de l'Education nationale a annoncé l'ouverture d'une enquête suite à des informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état d'une «éventuelle», fuite de sujets du baccalauréat et de les poursuivre en justice. «Suite à des informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état d'une éventuelle fuite de sujets du baccalauréat, le ministère de l'Education nationale tient à rassurer les candidats et l'opinion publique quant au déroulement de l'examen dans des conditions normales», indique un communiqué du ministère, précisant qu'«en cas de confirmation d'une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, le ministère engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées», lit-on dans le communiqué. «Le pistage des fraudeurs et des personnes derrière la fuite des sujets du bac», est «possible», selon la ministre de l'Education. Certes, le recours à l'utilisation de la nouvelle technologie de l'information et de la communication, a révolutionné le monde du Web, mais grâce aux avancées réalisées dans le domaine ses utilisateurs pourront être identifiés grâce à leurs adresses IP par le biais desquelles les sujets ont été publiés. En attendant ce que va déclarer la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, lors de la conférence de presse qu'elle animera aujourd'hui, pour donner plus d'explications. Pour l'instant, 50 pages Facebook suspectées d'être derrière cet acte ont été identifiées. Même si les personnes impliquées sont identifiables, la crédibilité de cet examen le plus important et le plus attendu par tous les Algériens, est ébranlée. Cependant des questions se posent: Comment ces élèves ont-ils pu avoir les sujets d'examens sur les réseaux sociaux avant même le début des épreuves? Comment est-il possible d'introduire des portables le jour d'examen, en dépit des directives du ministère de l'Education concernant la surveillance et la fouille des élèves à l'entrée? La fuite des sujets et la fraude ont donc bien eu lieu en dépit des menaces et des avertissements du ministère de l'Education qui a procédé au lancement d'une campagne de sensibilisation sur la gravité de la fraude au baccalauréat et ses conséquences sur les candidats fraudeurs. Enfin, l'Office national des examens et concours (Onec) chargé de la mission de l'organisation des examens de fin d'année, semble-t-il, n'est pas à la hauteur des ambitions affichées par la ministre de l'Education, qui souhaite faire de l'Ecole algérienne une école aux normes internationales. 160.000 enseignants ont été mobilisés par le ministère de l'Education pour la surveillance des examens du baccalauréat dans le cadre de son programme de lutte contre la triche et 170 enseignants chargés de l'élaboration des sujets d'examens ont été en stage bloqué depuis plusieurs semaines. Si le chiffre est énorme, son impact sur le terrain reste néanmoins assez limité. Mais lorsqu'on a affaire à un réseau apparemment bien organisé et déterminé à faire échouer l'examen, non pas à des fins pécuniaires, mais d'ordre politique. C'est cela qu'on appelle la loi des tricheurs.