Il s'agit de revoir la méthode d'élaboration et de structuration des sujets «Des mesures coercitives seront prises à partir de l'année prochaine pour faire face à la fraude via les nouvelles technologies.» Jeudi dernier, les épreuves du baccalauréat ont pris fin sur tout le territoire national. Le bac 2015 a été au coeur d'un vrai scandale dont l'erreur et la fraude ont été les principaux points noirs de cette session. Il semblerait que rien ne pouvait empêcher les candidats au baccalauréat de frauder. Ils ont usé et abusé de tous les moyens... Ils ont même publié en direct leur sujet via leur page Facebook en demandant de l'aide. Le dernier jour de cet examen n'a pas été épargné par la triche. Quelques minutes après la distribution des sujets, les pages Facebook ont été submergées par les «sujets scannés de l'épreuve», à partir des classes d'examen. Jour après jour, les méthodes de la triche se développent. Face aux informations relayées sur Facebook, depuis le premier jour de l'examen du bac, à propos de la fuite des sujets et le mouvement de panique suscité chez les candidats, la question que se posent la corporation de l'éducation et les autorités concernées est: comment préserver la crédibilité du baccalauréat algérien à l'avenir, à la lumière des développements successifs en matière de technologies de l'information et de la communication? La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait affirmé que des mesures coercitives seront prises à partir de l'année prochaine pour faire face à la fraude via les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il s'agit de revoir la méthode d'élaboration et de structuration des sujets, et ce, dès la fin de l'enquête visant à définir, avec précision, le degré de gravité de l'erreur dans le sujet de la langue arabe. Dans ce contexte, une commission a été installée et a commencé dès maintenant à prendre toutes les mesures pratiques et efficaces, en collaboration avec d'autres secteurs pour lutter contre la fraude via les nouvelles technologies, notamment les smartphones, rappelant dans ce sens que 61 candidats ont été exclus le premier jour de l'examen pour fraude. L'exclusion est une mesure préliminaire en attendant que les personnes ayant publié de faux sujets sur les réseaux sociaux soient poursuivis en justice. Par ailleurs, Mme Benghebrit a démenti formellement les informations relayées à propos de la fuite de sujets du baccalauréat. «Il n'y a aucune fuite de sujets», a-t-elle dit récemment en ce sens que «l'Office national des concours et examens (ONEC) est très bien protégé, ce qui rend une fuite de sujets impossible». Après l'action en justice contre X, engagée par la tutelle, le procureur général près le tribunal de Sidi M'hamed a ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire sur la base d'informations parvenues au parquet des services de la police judiciaire ́ ́ concernant de faux sujets du baccalauréat. Il est à rappeler que deux personnes de wilayas différentes qui sont derrière la publication de faux sujets ont été identifiées ainsi que d'autres internautes perturbateurs. Pour ce qui est des cas de fraude enregistrés dans certains centres d'examen, la ministre a indiqué que ces tentatives qui relèvent de la cybercriminalité, «visent à déstabiliser le secteur de l'éducation nationale et nos enfants». Rappelons dans le même sillage que les parents d'élèves ont réclamé la suppression du bac après la fraude massive sur Facebook et l'erreur de rédaction d'un sujet en langue arabe. «Le passage au niveau supérieur doit être décidé par un conseil des professeurs sur la base du contrôle continu sans pression et sans stress», avait indiqué à L'Expression, le président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves, Khaled Ahmed. Dans le même contexte, la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale a interpellé trois jeunes dans un cybercafé au centre-ville de Tébessa pour avoir publié des sujets d'examen du baccalauréat à travers les réseaux sociaux. «La perquisition du cybercafé par la brigade de la Gendarmerie nationale, autorisée par le parquet général, a permis la saisie de matériel informatique et une clé Internet 3G», a précisé un communiqué du même corps. Au total, 853.780 candidats, à travers l'ensemble du territoire national, ont passé les épreuves du baccalauréat (session de juin 2015) dont les résultats seront annoncés vers le 10 juillet prochain.