Malgré les promesses de tous les ministres qui se sont succédé, la fraude est toujours là... Après la fraude massive sur Facebook et l'erreur de rédaction de sujet, les parents d'élèves réclament la suppression du bac. L'épreuve du bac 2015 a été marquée par l'erreur et la fraude. Les services concernés ont été incapables d'organiser l'examen dans de bonnes conditions. Cette dérive a fait scandale dans le pays et a explosé les réseaux sociaux. En effet, depuis le début de l'épreuve, des candidats suspectés d'avoir participé à une fraude massive ont été expulsés. Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a ordonné lundi dernier, l'ouverture d'une information judiciaire sur la publication de «faux sujets» des différentes épreuves du baccalauréat 2015 sur Internet. En dépit des menaces et les mesures strictes prises par le ministère de l'Education nationale, les candidats ont poursuivi leur fraude via Facebook en partageant les sujets de l'examen. La période de l'examen s'est malheureusement annoncée houleuse. Cette situation paradoxale a obligé la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, à prendre des mesures fermes en prévision du baccalauréat 2016 pour faire face à la fraude par l'utilisation des nouvelles technologies, notamment après l'exclusion de 61 candidats fraudeurs aux épreuves du bac. Après la fraude massive sur le réseau social Facebook et l'erreur de rédaction d'un sujet en langue arabe, les parents d'élèves ont réclamé la suppression du bac. Contacté par nos soins le président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves, Khaled Ahmed, a appelé à la suppression des examens intermédiaires du BEM et du bac. «Le passage au niveau supérieur doit être décidé par un conseil de professeurs sur la base du contrôle continu sans pression et sans stress», a indiqué M.Khaled. Il a estimé, dans ce sens, que pour l'entrée à l'université, «on propose un examen portant seulement sur la filière», précise-t-il, en expliquant que cette formule permettra d'éviter le stress et la peur des examens pour les candidats et leurs parents. Dans le même contexte, la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale a interpellé trois jeunes dans un cybercafé au centre-ville de Tébessa pour avoir publié des sujets d'examen du baccalauréat à travers les réseaux sociaux. «La perquisition du cybercafé par la brigade de la Gendarmerie nationale autorisée par le parquet général a permis la saisie de matériel informatique et une clé Internet 3G», a précisé un communiqué du même corps. La même source avait indiqué que l'enquête se poursuit pour identifier les personnes impliquées de l'intérieur des classes d'examen ainsi que ceux ayant fait sortir les questions en dehors des centres d'examen pour obtenir frauduleusement des réponses par des moyens technologiques. Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale a souligné avant-hier à Alger qu'une commission a été installée, chargée de prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la fraude par l'utilisation des nouvelles technologies, notamment les téléphones mobiles. Elle a précisé en outre que les candidats exclus ayant publié les sujets du bac sur les réseaux sociaux feront l'objet de poursuites judiciaires. Mme Benghebrit a affirmé qu'il n'y a pas eu de fuite des sujets. «Des élèves, notamment des candidats libres ont publié les sujets des épreuves du bac sur Facebook après leur distribution aux candidats.» Enfin, en 2014, le ministère de l'Education nationale avait indiqué que les sujets de l'examen seront préparés de telle façon que la fraude sera impossible. Un an plus tard, les promesses n'ont pas été tenues et la fraude a fleuri.