La contractualisation s'inscrit dans le sillage des réformes afin d'humaniser les structures de soin. La contractualisation des hôpitaux qui est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2005, signe l'épilogue de la gestion au forfait des structures hospitalières. Les gestionnaires auront la mission de faire fonctionner leurs établissements, selon les normes de la comptabilité analytique, un outil de management qui comptabilisera l'acte médical et en fera le premier paramètre d'analyse. Déjà entamée dans des structures pilotes, dont le CHU de Blida, elle donne le gage d'un assainissement de tout l'environnement du malade. Cette option qui vient à point nommé, alors que le pays connaît un bouleversement socioéconomique sans précédent, n'engage aucunement la bourse du citoyen. Aucun paiement n'est exigé de ce dernier, disent les gestionnaires qui assurent: «la contractualisation des hôpitaux n'est pas la fin de la médecine gratuite», mais une rationalisation des ressources et une meilleure prise en charge de la santé du citoyen, qui verra l'amélioration de la qualité des soins au niveau des structures sanitaires, notamment lourdes. Avec à la clé une bien meilleure distribution de la carte sanitaire cette dernière permettra la mise en place des régions sanitaires, selon une carte sanitaire qui comprend cinq régions principales, (Centre, Est, Ouest, Sud-Est, Sud-Ouest). Elle vise à la «prise en charge des patients de ces régions de manière équitable à travers toutes les régions» du pays. Les citoyens trouveront ainsi au niveau de ces régions une prise en charge médicale adéquate, à travers des soins de haut niveau dans plusieurs spécialités médicales, à l'exemple de la pédiatrie, de l'ophtalmologie ou encore de la médecine générale. Les bureaux des entrées déjà opérationnels, ont pour premier rôle aujourd'hui de recenser toutes les catégories sociales qui se rendent à l'hôpital, pour que plus tard et dans un souci de justice et d'équité les «démunis cessent de payer pour les riches». Car le but de cette politique de contractualisation est avant tout de catégoriser les usagers de la santé publique. Dans cette tâche sont mis à contribution les efforts du ministère de la Solidarité nationale, les collectivités locales et les organismes de sécurité sociale. Ce qui rejoint la réforme de tout le mode de gestion et de financement du système de santé qui va changer en vue d'asseoir la carte sanitaire en tant qu'instrument de planification et de répartition équilibrée des moyens humains, matériels et financiers. Pour réussir cette large entreprise de réforme, des opérations de réhabilitation des structures médicales et paramédicales et de soins de base ont été lancées et des personnels formés, tel le CHU de Beni Messous où une ONG italienne s'est chargée de former le staff d'encadrement. Dans ce chantier actuel, émerge le souci de renforcer le secteur public de la santé et celui de stimuler tous ses acteurs sur des bases de performance dans la prise en charge du malade, même si des lacunes persistent encore, dont le recensement total de tous les démunis et les ayants droit.