Le gouvernement yéménite a appelé l'ONU à intervenir après la mort de 11 civils dans des bombardements rebelles dans le sud-ouest du Yémen, théâtre hier de nouveaux combats meurtriers, selon des sources officielles et militaires loyalistes. Au total, 11 civils, dont deux femmes et une fille, ont été tués et 60 blessés par la chute d'obus vendredi sur un marché du centre de Taëz, la troisième ville du sud-ouest du Yémen, selon un nouveau bilan obtenu samedi de sources médicales. «Plusieurs enfants, dont certains amputés d'un bras ou d'une jambe, figurent parmi les blessés», a indiqué une source hospitalière. Un précédent bilan faisait état la veille de 7 morts et 20 blessés sur un marché bombardé, selon des sources provinciales, par les rebelles qui assiègent des secteurs de la ville où vivent quelque 70.000 habitants. Dénonçant «un massacre», le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a, dans un communiqué, exhorté l'ONU à «agir d'urgence (...) pour secourir les habitants de la ville d'un génocide perpétré par les putschistes». Pour sa part, le ministre yéménite des Affaires étrangères Abdel Malak al-Mekhlafi a adressé un message au secrétaire général de l'ONU Ban K-moon, le pressant d'«adopter une position de dissuasion contre les crimes des miliciens Houthis à Taëz», selon l'agence Saba. Malgré la trêve officiellement en vigueur depuis le 11 avril, les combats n'ont jamais cessé dans la province de Taëz où s'affrontent les rebelles et les forces gouvernementales soutenues depuis mars 2015 par une coalition sous commandement saoudien. Des négociations de paix se déroulent sous l'égide de l'ONU au Koweït depuis le 21 avril pour tenter de mettre fin à un conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 6400 morts depuis mars 2015 et déplacé 2,8 millions d'habitants.