Le nouveau modèle économique et social suit les traces du Pacte économique et social qui ne peuvent atteindre leurs objectifs que si l'acte d'investir est libéré. Si les participants à la dernière tripartite ont appuyé le nouveau modèle économique de croissance (2016-2019) élaboré par le gouvernement c'est que ce dernier ainsi que l'Ugta et le patronat sont conscients qu'il faut faire face à une situation économique difficile suite à la chute des prix du baril du pétrole. C'est de cette manière qu'ils peuvent atteindre l'objectif principal de ce modèle qui est celui d'aboutir à terme à des niveaux soutenables en matière d'équilibres du Trésor et des finances publiques. Il s'agit aussi de consolider la justice sociale sans surcoût économique, de réformer la fiscalité et de mettre le budget au service de la croissance et du développement humain durable. Le gouvernement vise à faire adopter le plan par l'Exécutif pour rendre ses concepts obligatoires comme celui d'augmenter ses recettes d'exportations hors hydrocarbures à 9% à fin 2016 contre environ 5% à fin 2015. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rappelé lors de cette tripartite, la conjoncture économique exceptionnelle du pays qui est critique afin de passer à un modèle bâti sur une vision économique pragmatique claire qui vise à sortir de l'économie actuelle dépendante de la rente pétrolière. Sellal en a défini les moyens car il s'agit d'engager des réformes graduellement en concertation avec toutes les parties prenantes pour arriver à l'objectif escompté. Selon Sellal, l'impératif de justice sociale constitue une ligne directrice intangible dans l'action de l'Exécutif dans le cadre d'une démarche consensuelle consacrée par la tripartite. Mais l'essentiel est dans la promotion de l'industrie et de l'investissement. Ces points étaient soulevés lors de la tripartite qui a mis l'accent sur la nécessité de résoudre tous les problèmes qui persistent dans ce dossier. C'est suffisant pour que ces dernières mesures soient soutenues pat l'Ugta et les représentants des organisations patronales car elles concernent la promotion de l'industrie et de l'investissement. Elles ne pouvaient donc qu'être saluées unanimement car elles sont prises par le gouvernement pour faire face à la crise des hydrocarbures. D'ailleurs, même le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, a estimé au cours de la tripartite du 5 juin dernier que la mise en place d'un modèle de croissance économique efficace exige de lutter contre la bureaucratie, de faciliter l'accès au foncier, de réviser les systèmes bancaire et fiscal et d'ouvrir aux investisseurs privés des secteurs qui leur sont inaccessibles, citant l'énergie et les transports maritime et aérien. C'est là une recette qui pourrait être validée par le gouvernement empressé de trouver les moyens de débrider l'investissement afin que la finalité du modèle de croissance économique soit atteinte ce qui ne saurait être le cas sans l'adoption d'un certain nombre de réformes. Ce train de réformes est admis par d'autres organisations patronales comme la Confédération algérienne du patronat. Pour le bien du modèle économique, tous appellent à la lutte contre toute forme de bureaucratie. Nul n'oublie également qu'il faut parvenir à la mise en oeuvre rigoureuse du Pacte économique et social, signé en 2014, du fait qu'il comporte les fondements d'une économie basée sur l'entreprise et la rentabilité. Les patrons plaident aussi en faveur de la liberté économique qui devrait être plus large ce qui ne va pas sans une plus grande transparence et une clarté dans la législation, notamment le Code des investissements.