Annoncé depuis des mois, le nouveau modèle économique du gouvernement a été largement appuyé hier par la 19e tripartite, tenue cette année dans une conjoncture exceptionnelle. Le plan vise essentiellement à augmenter les recettes d'exportations hors hydrocarbures à 9% à fin 2016, contre environ 5% à fin 2015. L'objectif principal de ce modèle, selon ses concepteurs, est d'aboutir à terme à des niveaux soutenables en matière d'équilibres du Trésor et des finances publiques, de consolider la justice sociale sans surcoût économique, de réformer la fiscalité et de mettre le budget au service de la croissance et du développement humain durable. «Le gouvernement vise dans son nouveau plan, qui sera adopté prochainement par l'Exécutif, d'augmenter ses recettes d'exportations hors hydrocarbures à 9% à fin 2016» contre environ de 5% à fin 2015, a indiqué le Premier ministre, à la clôture de cette tripartite tenue dans une conjoncture économique exceptionnelle. «C'est un modèle bâti sur une vision économique pragmatique claire qui vise à sortir de l'économie actuelle dépendante de la rente pétrolière», a souligné M. Sellal. Cette vision, ajoute-t-il, préservera «les acquis sociaux mais à ceux qui en ont besoin» . «Des réformes seront engagées graduellement en concertation avec toutes les parties prenantes pour arriver l'objectif escompté», a dit M. Sellal. «L'impératif de justice sociale constitue une ligne directrice intangible dans l'action de l'Exécutif dans le cadre d'une démarche consensuelle consacrée par la tripartite», a souligné de sa part le communiqué final de cette rencontre. La promotion de l'industrie et de l'investissement a été également parmi les points soulevés lors de la tripartite qui a mis l'accent sur la nécessité de résoudre tous les problèmes, qui persistent toujours, dans ce dossier. L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les représentants des organisations patronales ont salué les mesures prises par le gouvernement dès le début de la crise des hydrocarbures en appuyant le nouveau modèle présenté à cette rencontre. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, estime que la mise en place d'un modèle de croissance économique efficace exige de lutter contre la bureaucratie, de faciliter l'accès au foncier, de réviser les systèmes bancaire et fiscal et d'ouvrir aux investisseurs privés des secteurs qui leur sont inaccessibles, citant l'énergie et les transports maritime et aérien. Un modèle de croissance économique nécessite l'adoption d'un certain nombre de réformes, selon lui. De son côté, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakeche, a aussi appelé à la lutte contre toute forme de bureaucratie et à une mise en œuvre rigoureuse du Pacte économique et social, signé en 2014, du fait qu'il comporte les fondements d'une économie basée sur l'entreprise et la rentabilité. Le président de l'Union des investisseurs algériens (UIA), Abdelouahab Rahim, a surtout plaidé pour une liberté économique plus large et pour une plus grande transparence et clarté dans la législation notamment le code des investissements. S. L. Sellal rassure le patronat et instruit les walis l Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rassuré, hier, les organisations patronales quant à la détermination des pouvoirs publics à faciliter davantage l'investissement, et a instruit les walis de lutter contre la bureaucratie qui entrave l'affectation du foncier industriel. «C'est la première fois que nous invitons les walis à la tripartite. Nous les avons chargés de résoudre le gros problème du foncier industriel, en collaboration avec les ministères de l'Industrie et de l'Intérieur», a-t-il affirmé lors de la réunion de la tripartite. «Réglez-nous le problème du foncier. Vous avez toutes les prérogatives pour le faire. Il faut juste préserver les terrains à vocation agricole et libérer le reste», a-t-il insisté en s'adressant aux walis présents à cette tripartite. Par ailleurs, il a réitéré que les dispositifs sociaux et de solidarité seront préservés, mais que les réformes économiques s'avèrent inévitables, tout en avançant que l'essentiel des investissements devrait être financé en dehors du budget de l'Etat. Le Premier ministre a, d'autre part, annoncé la création d'un comité de suivi, à l'issue de la tripartite, pour suivre de près les préoccupations des partenaires socio-économiques ainsi que les résultats de cette réunion. Lors de leurs interventions, les organisations patronales ont relevé essentiellement les difficultés d'accès au foncier industriel et ont demandé plus de facilitations à l'investissement.