Le FFS avait marqué sa présence en force à travers deux députés, un membre du conseil national et un élu de l'APW. Le mouvement citoyen de Chemini a failli faire l'union dans la diversité à l'occasion de la marche de protestation initiée hier au chef-lieu de la daïra pour dénoncer les intimidations de l'administration et les restrictions des libertés individuelles et collectives. N'eut été le retrait de certains élus et cadres du FFS, au prétexte de la présence des militants du MAK brandissant le drapeau du mouvement, le consensus, cheval de bataille du plus vieux parti d'opposition, aurait été une réalité, du moins dans cette région, qui s'est singularisée ces dernières années par une lutte sur tous les fronts. Le Forum socialiste, le RCD, le Snapap, le Parti d'avant-garde des libertés, la Ligue algérienne des droits de l'homme et le FFS, autant de forces politiques qui ont répondu présent à l'appel du mouvement citoyen de Chemini pour une marche de «dignité».En effet, plus de 300 personnes ont pris part hier à une marche de protestation induite par les mesures coercitives prises récemment par l'administration contre cinq militants accusés d'être derrière la «fermeture du siège de la daïra, incitation à la fermeture du siège de la daïra, empêchement aux fonctionnaires de rejoindre leurs postes de travail, interdiction aux citoyens d'accéder au siège de la daïra et affichage nocturne incitant la population à la fermeture du siège de la daïra». Le FFS avait marqué sa présence en force à travers deux députés, un membre du conseil national et un élu de l'APW et le 1er secrétaire de la section de Béjaïa. Une force qui ne tardera pas, cependant, à se dissiper. Les responsables du FFS se sont excusés auprès de l'un des animateurs poursuivis en raison de la présence du drapeau du MAK au côté de celui de la nation algérienne. Qu'à cela ne tienne! La manifestation s'est ébranlée à l'heure prévue de la place Massinissa en direction du siège de la daïra. Tout au long du parcours, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l'administration exigeant par la même occasion, «l'annulation pure et simple des poursuites judiciaires engagées contre les cinq animateurs». Brandissant des cartons rouges, la procession humaine a marqué une halte devant la maison de jeunes pour observer une minute de silence à la mémoire de Farid Ouzadi, dont le nom a été attribué par la population à cette institution. Devant le siège de la daïra, les manifestants ont arrosé de carton rouge la cour de l'institution avant que l'animateur en chef, Louhab Moualek, n'intervienne pour d'abord remercier les participants et rappeler la «nécessité de se mobiliser pour barrer la route aux intentions malsaines des autorités», entendre par la «les velléités de limitation des libertés et des espaces d'expression de la démocratie». Pour rappel, la mobilisation a pris forme depuis quelques jours dans cette localité surplombant la vallée de la Soummam. La plainte a été introduite par le wali de Béjaïa suite au rapport qui lui a été adressé sur le rassemblement observé devant le siège de la daïra de Chemini dénonçant l'interdiction notifiée par le chef de daïra aux militants associatifs de tenir une réunion à la maison de jeunes Farid U Zadi pour débattre l'augmentation arbitraire de la nouvelle tarification de transport dont Chemini a été l'élément, qui a fait déborder la colère dans la rue.