Inquiétants bruits de bottes en Europe de l'Est, aux frontières de la Russie et de la Chine, en mer de Chine méridionale où les incursions de navires de guerre et dans l'espace aérien de chasseurs états-uniens, confinent à la provocation. Provocations qui semblent délibérées dans les pays de l'Est de la part de l'Otan qui renforce sa présence dans les pays baltes, en Pologne et en Roumanie. En marge de la préparation du sommet de l'Otan (Varsovie 8-9 juillet prochain) le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a encore appelé [mercredi] la Russie «à cesser son soutien aux séparatistes» russophones dans l'est de l'Ukraine et à «retirer ses forces et équipements militaires» du pays, y compris de la Crimée «annexée». Très offensive, l'Otan semble avoir, le plus officiellement du monde, déclaré la guerre à la Russie, comme en témoigne l'annonce par Jens Stoltenberg du déploiement de quatre bataillons dans les pays baltes et en Pologne. De fait, Etats-Unis comme Otan ne prennent plus de précautions oratoires, menaçant explicitement la Russie de représailles. Ainsi, le duo Otan-Etats-Unis qui encercle désormais militairement la Russie [tous les pays de l'ex-Europe de l'Est communiste à l'exception de l'Ukraine - qui veut y être - ont adhéré ces dernières années à l'Alliance atlantique] estime que c'est Moscou qui veut la guerre. Pour bien montrer que tout le tort dune déflagration militaire incontrôlée serait du fait de la Russie, Washington avait mis en service, en mai dernier, un système de défense antimissiles en Roumanie. C'est donc la Russie cernée par les armées de 28 pays qui voudrait la guerre? Voilà donc un concept iconoclaste de la paix de la part des Etats-Unis et de l'Otan qui mettent ainsi en exergue le postulat «la guerre, c'est la paix»! Or, une guerre en ce début de troisième millénaire serait une guerre nucléaire. Les pays est-européens qui demandent à lOtan de s'installer chez eux ne savent pas ce qu'ils font. Si, en effet, guerre il y a, ses premières victimes seront l'Europe et les peuples européens, car les bombes [nucléaires] ne tomberont ni sur le territoire états-unien ni sur le territoire russe, mais bien en Europe. En fait, des navires de guerre états-uniens patrouillent déjà en mer Méditerranée et en mer Noire à proximité des eaux territoriales russes avec le risque de provoquer l'irréparable. En témoigne l'incursion de l' «USS Donald Cook» survolé [en septembre 2014] en mer Noire par un avion de combat russe Sukhoï-24 (Su-24) non armé (ni bombes ni missiles) portant exclusivement un dispositif de guerre électronique. L'incident a cependant provoqué une terrible frayeur à l'équipage militaire états-unien. Un avertissement sans frais de Moscou? Il faut dire que longtemps orphelins d'un véritable ennemi, depuis la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis et son bras armé [??!!] l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) redécouvrent qu'il n'y avait rien de plus vrai ni de mieux que les ennemis traditionnels qui ne sont autres que la Russie (renaissante de ses cendres) et la Chine (désormais deuxième puissance mondiale). De fait, le groupe terroriste «Etat islamique» - créé par les Etats-Unis - et ses émules, n'ont été là que pour maintenir la tension au Moyen-Orient et dans d'autres régions du monde, propices à leur intervention militaire. En février dernier, le chef du Pentagone, Ashton Carter, annonçait la couleur - lors de la présentation du projet de budget du secrétariat à la Défense pour 2017- confirmant le revirement stratégique états-unien en indiquant: «Nous n'avons pas eu à nous soucier d'eux [de la Russie, Ndlr] depuis vingt-cinq ans, il va désormais falloir qu'il en soit autrement» alléguant en particulier des supposées incursions militaires russes en Ukraine. Sur l'autre versant de la planète, le même scénario a lieu avec des patrouilles de navires de guerre et porte-avions états-uniens en mer de Chine méridionale, sous le prétexte de la liberté de navigation. On aura beau vouloir voir des navires de guerre russes et chinois contrôler... les eaux territoriales états-uniennes. Au regard de leurs activités bellicistes les Etats-Unis semblent prêts à en découdre avec la Russie comme avec les Chinois. A quel prix?