Tout bureau chargé de l'expertise de mise à niveau est tenu de s'engager par un contrat ferme auprès de l'entreprise. Le Ceimi (Club des entrepreneurs et industriels) a organisé, hier, à l'hôtel El Aurassi, une rencontre inédite sur la normalisation sous l'intitulé «Enjeux et incidences sur la compétitivité des PME». Elle intervient dans un contexte économique où «l'informel» fait de plus en plus d'ombre à la production nationale, souvent certifiée mais déloyalement concurrencée. Qualifiée d'événement majeur, cette rencontre sonne comme un véritable cri d'alarme des entrepreneurs et industriels, qui dénoncent un vide juridique abyssal qui a longtemps favorisé le commerce de l'informel, jusqu'à faire de notre pays «une poubelle du monde». Un état de fait qu'aggrave «l'absence d'un contrôle douanier et d'une répression interne que devraient renforcer des organismes de normalisation», alors qu'un appréciable retard en la matière est accusé par les pays du Sud par rapport à ceux de la rive nord de la Méditerranée. Une situation que coiffe une «grande arnaque»: celle de bureaux d'études proposant un leurre d'expertise aux entreprises algériennes encore à leurs premiers balbutiements dans le monde de la normalisation produit. Scandalisé par une procédure qui n'a que trop duré, M.Taïeb-Ezzraïmi, président du Ceimi dit: «Halte à l'arnaque!» Membre fondateur et président depuis trois ans du Club des entrepreneurs créé en 1998 et qui englobe plusieurs wilayas dont Oran, Annaba, Chlef et Médéa, ce dernier dénonce la politique de la charrue avant les boeufs qu'ont depuis longtemps adoptée quelques bureaux d'études peu scrupuleux, à savoir offrir une certification ISO alors que l'entreprise n'est pas encore mise à niveau. M.Ezzraïmi explique que la mise à niveau est l'étape demandant le plus d'investissement en temps et en argent, contrairement à la certification courante qui, elle, a plus trait aux normes de qualité et de management, totalement différentes de la certification proprement dite, c'est-à-dire celle mettant en évidence la valeur intrinsèque de toute entreprise. Or, ajoute-t-il, ce marché de dupes a toujours fait la part belle à des bureaux peu scrupuleux monnayant une rétribution en monnaie sonnante et trébuchante à forte connotation de «chipa». Ces bureaux pour s de certifications fantômes finissent par s'évanouir dans la nature, une fois le butin empoché et se contentent de faire suivre leur «plan de restructuration en envoyant quelque émissaire souvent incarné par une belle et jeune hôtesse de service». «Il est temps de prendre en charge les bureaux d'études en les mettant entre les mains d'organismes crédibles et adéquats», poursuit-il. Tout bureau chargé de l'expertise de mise à niveau est tenu de s'engager par un contrat ferme auprès de l'entreprise qui lui fait appel et qu'il devra certifier entre six et vingt-quatre mois après. Compte tenu que la certification ne demande qu'un mois tout au plus. Désormais au Ceimi, tout adhérent ne verse que 50% du montant qui lui est demandé par toute entreprise d'expertise et ne verser le reste qu'après obtention de résultats probants, conclut notre interlocuteur. Au cours de ce séminaire, les producteurs algériens se sont familiarisés avec les concepts de la normalisation auprès d'experts notamment allemands (GTZ), tunisien (PME Conform) et algérien l'Ianor (Institut algérien de normalisation). Ils ont pour mission de protéger l'économie nationale et de s'adapter à la qualité internationale. Il en ressort «d'une manière générale» que les normes algériennes sont conformes aux normes internationales. Tandis que la nouvelle loi-cadre réglementant la normalisation - 004 004 du 23 juin 2004 - conforte le principe de non-discrimination entre produits nationaux et étrangers. Ce qui satisfait à l'une des exigences dictées par l'accord d'association avec l'UE ou la future adhésion à l'OMC, vu que l'accréditation et la certification des produits et systèmes est une exigence de cette dernière.