Après plusieurs mois d'attente et de tergiversations l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a été officiellement installée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Comme nous l'avions annoncé dans nos précédentes éditions, M.Zouaoui Benamadi, qui est considéré comme un sage, a été installé comme président de cette autorité en remplacement de Miloud Chorfi. La composante de cette autorité hétéroclite est composée essentiellement d'anciens cadres de l'Etat. Zahir Ihaddaden, journaliste et historien, Zaïm Khenchelaoui, chercheur dans le domaine des religions, Abdelmalek Hoyou, ancien DG du TDA (La télédiffusion algérienne), Dr Ahmed Bayoudh, cadre supérieur et prof d'université, Aïcha Kassoul, professeure d'université, diplomate et animatrice à la Chaîne III, Zouina Abderrazak, professeure d'université et ancien membre du Conseil constitutionnel et Ghaouthi Mekamcha, professeur d'université, ex-ministre de la Justice. Beaucoup de noms ont été écartés à plusieurs reprises de cette liste de l'Arav. On a d'abord écarté les membres affiliés au FLN, puis ceux affiliés au RND. On a également écarté les personnalités issues du monde de l'audiovisuel et de la radio. Même la presse écrite avait avancé les noms de Lounakel, Brahim Seddiki ou encore de Bouazara. Mais il n'en est rien. La liste est restée bloquée au niveau du Premier ministre et aucun nom n'avait filtré, par peur d'interventions. Sur les neuf membres, seuls deux ont travaillé dans le domaine de la télévision. Lotfi Cheriet, Abdelmalek Houyou, alors que Benamadi a eu à gérer la Radio nationale. Autrement dit, l'Arav est une autorité composée de juristes, qui ont comme objectif de réguler le champ audiovisuel. Beaucoup de dossiers lourds attendent cette autorité, à commencer par le cas KBC dont le directeur général Mehdi Benaissa, a été interpellé et présenté devant le procureur. Le studio de l'émission «Ki Hna ki Nass» a été fermé par les services de sécurité. Le cas de la chaîne Adjwa qui continue de travailler alors que son directeur est en prison. Le cas de la chaîne Beur TV, dont les attaques contre les opérateurs économiques et les personnalités du gouvernement sont nombreuses. Une dérive qui a conduit l'associé de Réda Mehigni, Nacer Kettane, de demander à la justice d'intervenir. L'Arav devra également se pencher sur les cas de propriétaires des chaînes détenues par des groupes économiques, comme c'est le cas de Numidia News, Dzair TV et El Djazairia TV. Zouaoui Benamadi connu pour son autorité devra également rencontrer les directeurs des chaînes de télévisions accréditées pour leur exposer le cahier des charges et entamer un nettoyage du paysage audiovisuel algérien privé. [email protected]