La facture d' importation des véhicules a connu une forte baisse durant les cinq premiers mois de l'année en cours, a fait savoir hier le Centre national de l'information et de statistiques des douanes(Cnis). Le coût de cette facture a été estimé, jusqu'à la fin du mois de mai, à 555 millions de dollars contre 1,72 milliard de dollars durant la même période de 2015, soit une baisse de 1,165 milliard de dollars (-68%). Les quantités importées en véhicules ont aussi chuté de 75%,ont indiqué les services du Cnis. Jusqu'à la fin du mois de mai, il n'a été enregistré que l'importation de 35.925 véhicules. Durant la même période de l'année dernière, la quantité importée était de 144.060 unités, soit une réduction de 108.135 véhicules. La baisse des quantités, bien qu'elle ait touché toutes les marques allant du 2% à 98%, les concessionnaires asiatiques, fait part le Cnis, sont les plus touchés par la baisse des quantités. L'instauration de licences d'importation par le gouvernement serait la raison principale de cette baisse, a-t-il argué. Déterminé à juguler à tout prix les importations en véhicules, le ministère du Commerce n'a retenu sur une liste de 80 concessionnaires postulants que 40 pour leur attribuer des licences d'importation. Dans ce sillage, le contingent des véhicules qui devait être importé initialement au début de l'année en cours, 152.000, a été ramené à 83.000 unités. Le contingent annulé a concerné les véhicules destinés au transport de 10 personnes ou plus (chauffeur inclus), les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles principalement conçus pour le transport des personnes (y compris les voitures de type «break»), ainsi que les voitures de course et les véhicules destinés au transport de marchandises. Pour rappel, les engins tels que les camions et les tracteurs que certains professionnels importent pour le fonctionnement de leur entreprise ne sont pas concernés par le dispositif des licences. L'application stricte de ces mesures, permettrait, précise le ministère du Commerce, de plafonner la facture d'importation des véhicules au maximum à un milliard de dollars en 2016, soit une baisse de plus de 2 milliards de dollars par rapport à l'année 2015 où la facture était établie à 3,14 milliards de dollars et à 5,7 milliards de dollars en 2014. Les efforts visant la réduction de la facture d'importation des véhicules entrent dans la stratégie de rationalisation des dépenses, avait déclaré récemment Bakhti Belaïb, ministre du Commerce «Nous avons fait l'effort de réduction car il fallait rationaliser nos importations et ne plus importer de véhicules pour les stocker. Nous n'importerons que les véhicules dont les acheteurs sont déjà connus (à travers les commandes faites par ces derniers)», avait-il précisé. Il est à souligner par ailleurs que le gouvernement a exigé en plus de l'octroi des licences aux concessionnaires, d'engager des investissements dans le secteur des véhicules sur le territoire national. Pour ce faire, le ministre de l'Industrie et des Mines a élaboré tout un cahier des charges. La nécessité d'investir localement pour les concessionnaires automobiles, est une obligation, a rappelé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite il y a quelques jours dans la wilaya de Tiaret. Sans quoi, les licences d'importation attribuées seront retirées en 2017, a averti le Premier ministre..