Une sympathique nuit ramadhanesque La poétesse Fouzia Laradi, Kaddour M'Hamsadji et l'orchestre de Constantine mené par le talentueux chanteur Faouzi Deffal ont égayé cette soirée... Dar Aziza se situe dans la basse Casbah plus précisément dans le quartier Souk-el-Djemâa, elle est délimitée par la place Cheikh Ben Badis et la rue Bab EL Oued -Bab Azzoun. Elle fut classée en 1887, et a subi des travaux de réhabilitation en 1989. Propriété de la fille du dey, puis résidence du dey, pour devenir le 1er siège de la Régence à l'époque turque, elle a abrité le siège de l'Agence nationale d'archéologie. Actuellement elle est le siège de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés. Dar Aziza a subi des travaux de réfection suite au séisme de 2003. C'est entre les murs de sa jolie et grande cour que s'est tenu jeudi un concert de musique chaâbie mais pas seulement, organisé conjointement par l'Association Les Amis de la rampe Louni Arezki, avec le concours de l'Ogebc. En effet dans son allocution de bienvenue M.Aït Aoudia, secrétaire général de l'association a souligné l'importance de ce lieu qui date du XVIe siècle tout en invitant l'assistance à la préservation de nos us et coutumes ainsi qui constituent notre mémoire collective quant à notre patrimoine socioculturel à préserver pour nos futurs enfants. C'est avec des poèmes de Mme Fouzia Laradi que s'est ouverte cette quaâda conviviale. Notre écrivaine a déclamé des poèmes en arabe et en français, louant le mode de vie, nos us et savoir- faire de l'époque, mais aussi un texte des plus intimes, celui d'une maman, qui s'adresse à sa fille. L'écrivain Kaddour M'Hamsadji a tenté par la suite de décrypter le phénomène de la «boukala» sur un plan historique et culturel et définir sa composante, devant un public conquis. Suivra un concert de chaâbi et madih religieux, mené par l'orchestre de Constantine que dirigeait le talentueux chanteur Faouzi Deffal. Interrogé sur cette soirée Nesroun Bouhil responsable communication et marketing au sein de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels, nous fera savoir que cet évènement entre dans «le cadre de la célébration du mois de Ramadhan. L'Ogebc organise avec l'Association Les Amis de la Rampe Louni Arezki cette soirée qui se tient dans notre siège. Cela entre dans le cadre de notre plan d'action qui consiste en la mise en valeur du patrimoine. Dar Aziza est classée Patrimoine national par le ministère de la Culture. La mission principale de l'Ogebc est de promouvoir ce genre d'édifice. En valorisant l'espace, tout en organisant des activités et rendre cet espace visible au grand public. Pendant le Ramadhan nous avons organisé des activés pas seulement à Alger, mais aussi à l'intérieur du pays, notamment dans le fort Bordj Moussa à Béjaia, où s'est tenue la nuit du clip, organisée par l'association Project' heures, mais aussi dans le théâtre antique romain de Guelma où s'est déroulée la manifestation «Cinéma sous les étoiles», sur initiative de l'Institut culturel français de Annaba avec la direction de la wilaya de Guelma. Le but est de familiariser le public algérien avec ces lieux et le ramener sur ces sites. Je précise qu'en face de Dar Aziza se trouve la mosquée Ketchaoua qui est actuellement en rénovation grâce à l'Ogebc. Cette mosquée représente l'âme de la Casbah qui, elle aussi est en restauration, conformément au plan d'attaque du ministère de la Culture qui vise à restaurer ses palais, sites et maisons. Et rendre vie à la Casbah à travers ses différents espaces. Mais nous butons contre des contraintes et quelques difficultés. En fait, quand on déloge des gens nous nous retrouvons face à des squatteurs. Mais pour le moment, ça, va, nous sommes sur la bonne voie...». C'est dans une ambiance bien sympathique que s'est déclinée cette soirée bon enfant dont les convives se sont vu offrir des bouteilles d'eau, du thé et des gâteaux au miel et ce, en totale gratuité, dans un esprit de partage contrairement aux concerts des hôtels cinq étoiles qui te font sentir cet argent pour une simple bouteille d'eau! Ici c'est avant tout la fraternité qui a régné l'espace d'une quâada enchanteresse qui a célébré la paix et l'harmonie et surtout le savoir- faire de nos aïeuls dans la simplicité et la conciliation. Une très bonne initiative en somme!