Le président américain Barack Obama a appelé hier à une sortie «ordonnée» de la Grande-Bretagne de l'UE et à des liens renforcés entre Europe et Otan face au défi du terrorisme et à la «menace» russe. «Notre alliance transatlantique vit peut-être son moment le plus important depuis la fin de la Guerre froide», a-t-il averti dans le Financial Times à quelques heures de l'ouverture d'un sommet de l'Otan à Varsovie. Le Brexit, avec la période d'incertitude qu'il ouvre en Europe et pour l'économie mondiale, sera inévitablement à l'ordre du jour du sommet, qui s'ouvre dans l'après-midi, outre le renforcement du flanc oriental de l'Alliance face à l'inquiétude suscitée par la Russie. «Quelles que soient les difficultés, j'ai confiance dans l'aptitude du Royaume-Uni et de l'UE à négocier une transition ordonnée vers une nouvelle relation, alors que tous nos pays restent concentrés sur la stabilité financière et la croissance de l'économie mondiale», écrit le président américain. La Grande-Bretagne demeurera par ailleurs un des «pays leaders» de l'Otan en termes de capacités militaires et doit «continuer à apporter une contribution majeure à la sécurité européenne», a-t-il insisté. L'UE, potentiellement affaiblie par la sortie du Royaume-Uni, et l'Otan doivent aussi renforcer «leur coopération sécuritaire», a-t-il ajouté avant de rencontrer les présidents du Conseil européen Donald Tusk et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Varsovie. «La coopération entre l'UE et l'Otan reste plus importante que jamais... elle sera renforcée durant le sommet», a dit hier matin le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, La Russie sera aussi au centre des discussions avec un seul mot d'ordre du côté de l'Alliance, fermeté face à «l'agression russe» en Ukraine mais aussi dialogue pour tenter de stopper l'engrenage infernal des tensions depuis l' «annexion» selon l'Occident, de la Crimée. «La guerre froide, c'est de l'histoire et doit rester de l'histoire», a martelé M. Stoltenberg, qui a annoncé une prochaine rencontre du conseil Otan-Russie au niveau des ambassadeurs dès le 13 juillet. Pour les hôtes polonais du sommet comme pour leurs voisins baltes, qui redoutent de faire les frais de la puissance russe après le précédent ukrainien, la décision la plus importante attendue à Varsovie concerne le déploiement de quatre bataillons multinationaux, de 600 à 1.000 soldats chacun, en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne. L'Alliance espère ainsi dissuader toute tentation russe de pousser plus avant ses pions vers son ancienne sphère d'influence. Avec ces bataillons, «une attaque visant un allié se heurtera à des forces venant de toute l'Alliance», a noté le sécrétoire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Certes, les quatre bataillons ne pèseraient pas lourd face aux divisions russes si elles franchissaient la frontière.