Boukerzaza a rappelé les objectifs de l'avant-projet de loi sur la ville. Mercredi 9 février, le président de la République a instruit le gouvernement d'approfondir la réflexion sur l'avant-projet de loi relatif à l'orientation de la ville qui a été présenté au cours du conseil des ministres. Hier, au forum de l'Entv à Alger, Abderachid Boukerzaza, ministre délégué de la Ville, a présenté les grandes lignes de la nouvelle mouture qu'il qualifie de cadre législatif et référentiel dans la politique de la ville. Cela est d'autant plus vrai qu'il s'agit, précise le ministre, du premier dispositif dans l'histoire de la juridiction algérienne à l'exception de la loi de la commune et de la wilaya. Le recours d'abord à la création d'un département ministériel pour la ville puis à travers la loi en gestation, est dicté, selon M.Boukerzaza, par l'ampleur de la détérioration du tissu urbain causée par la concentration humaine dans les centres urbains de plus en plus importante. Les chiffres que le ministre a avancés sont à cet effet criants. Plus de 58% des habitants résident dans les villes, soit 17 millions. Ce chiffre sera appelé dans les prochaines années à se multiplier et M.Boukerzaza prévoit d'ici à 2025, une population urbaine à 33 millions ave aux effarant de 80% de la population totale. Pis, plus de 40% des Algériens vivent sur la bande côtière, 25% dans les régions telliennes et seulement 10% dans le Sud qui représente, lui seul, 87% du territoire national. Les raisons, donc, d'une telle situation, l'invité de l'Entv les résume en quelques mots: déséquilibre régional, urbanisation massive, exode rural... Au sujet de la construction des nouvelles villes, le représentant du gouvernement s'est montré plus disert. La création de nouvelles concentrations urbaines, affirme-t-il, reste une démarche qui obéit à une politique définie par la loi du 08/05/2002 qui définit l'ensemble de ces volets. Il cite, à titre illustratif, l'emplacement géographique - les Hauts-Plateaux et le Sud - que la loi stipule pour la construction de nouvelles villes. Les métropoles construites sur la périphérie d'autres villes comme Sidi Abdallah font l'objet, selon le ministre, d'un titre exceptionnel toléré par cette même loi. Pour ce qui est de la ville de Hassi Messaoud et les événements qui l'ont secouée il y a quelques semaines, M.Boukerzaza a précisé qu'il s'agit d'une ville exposée aux grands dangers puisque certaines de ses habitations se trouvent à 150 mètres des puits de pétrole. Il rappelle qu'une commission interministérielle prend en charge l'organisation urbaine de cette agglomération qui compte quelque 60.000 habitants. Le même traitement sera réservé aux autres villes se trouvant dans la même particularité géographique, comme Arzew. M.Boukerzaza n'a pas manqué à cette occasion de rappeler les objectifs que s'est assignés la future loi, à savoir la réorganisation totale du tissu urbain.