Pourquoi la France? C'est la question du jour après l'attaque terroriste à Nice le soir du 14 juillet dernier. De tous les pays occidentaux c'est la France qui est en ligne de mire de l'internationale terroriste. Les attentats se suivent avec une ampleur de plus en plus importante. Après ceux du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris, à Nice, jeudi soir, un bilan provisoire faisait état de 84 morts. Quant aux blessés, ils se comptent par centaines. Aux attentats ciblés comme celui du couple de policiers assassinés en juin dernier dans les Yvelines ou le directeur commercial d'une entreprise décapité en Isère par son employé qui s'était radicalisé, nous en sommes à présent aux tueries de masse. Et pour compliquer la tâche des services de sécurité français, l'auteur de l'attentat de Nice était inconnu des services de renseignements français. Il n'avait pas de «fiches S». Autre complication «l'arme» utilisée était un camion lancé sur la foule. Pas de kalachnikov ni d'explosifs comme à Paris le 13 novembre dernier. C'est dire que dans cette «guerre» (le mot est du président français lui-même) l'ennemi devient invisible et imprévisible. Le but de semer la terreur en France est évident mais pas seulement. A Paris comme à Nice et au-delà de la terreur, l'objectif économique est incontestable. Le tourisme français en prend un sacré coup. Comme en Tunisie. Comme en Egypte. A Nice les annulations ont commencé dans les hôtels. A Paris, mis à part l'embellie de l'euro 2016, le nombre de touristes étrangers a chuté de 11% depuis novembre dernier. Ceci au moment où la croissance et le chômage bénéficient de signaux positifs, autorisant François Hollande à déclarer que sur le plan économique «la France va mieux», le coup qui est porté au tourisme français fait partie des objectifs du terrorisme. Oui mais encore une fois, pourquoi la France? Certains lient les attaques terroristes aux opérations militaires françaises à l'étranger contre le terrorisme. L'argument ne tient pas puisque beaucoup d'autres pays participent aux frappes aériennes en particulier et à la lutte contre le terrorisme en général. S'agissant des attentats de Bruxelles, il y a tout lieu de croire à des «représailles» contre la Belgique pour avoir coopéré efficacement avec la France dans le dossier des attentats du 13 novembre. Cependant, la Belgique ne vit pas l'acharnement comme la France. Depuis l'affaire Merah (on peut également remonter plus loin dans le temps), les actes terroristes en France ont toujours été liés au contexte politique du moment. Avec pour toile de fond la gouvernance du pays. Ou plutôt le pouvoir. Ceci dit, l'attentat de Nice nous rappelle, ici en Algérie, les mêmes atrocités commises par le terrorisme durant toute une décennie. Notre totale solidarité avec le peuple français va de soi!