«Pas moins de 5000 PCD (plans communaux de développement), ont été gelés, alors que les deux tiers des communes sont déficitaires.» La secrétaire générale du PT a critiqué longuement le projet de loi sur la démocratie participative, à l'ouverture des travaux de la réunion de la commission des élus du parti tenue hier au village des artistes à Zéralda. Ce texte de loi consacrera l'abandon des communes à leur triste sort par la cessation des subventions de l'Etat du fait de la crise financière aiguë due à la chute brutale et accélérée de la fiscalité pétrolière. D'après Mme Hanoune, «crise économique et austérité obligent, le gouvernement veut changer sa politique envers les collectivités locales. Il a sommé les walis de chercher, eux-mêmes, de nouvelles ressources pour financer leurs collectivités. Après des coupes dans les budgets de fonctionnement, le gel des recrutements et la suspension de certains grands projets, l'Exécutif veut fermer les vannes aux collectivités locales». Elle a dénoncé vivement ce projet de loi qui sera présenté prochainement au gouvernement car il «minera les avancées squelettiques en matière de développement local. Il constitue un danger d'affaiblissement, voire de dissolution des collectivités locales». Pour Mme Hanoune, «à travers ce concept fourre-tout usité par la Banque mondiale c'est le financement du développement local qui prendra un coup sous l'effet de la politique d'austérité initiée par le gouvernement». Les collectivités locales, devenues au fil du temps des tonneaux des Danaïdes ne sont pas prêtes à assumer cette nouvelle orientation du gouvernement car la fiscalité locale ne permet pas aux communes d'avoir des budgets consistants et elles restent totalement dépendantes de la fiscalité centrale(la TAP) qui représente la part du lion. La pasionaria du PT a expliqué que sous prétexte de l'association des comités de quartiers et des associations locales à la délibération et à la prise de décision, le gouvernement veut imposer sa politique d'austérité au niveau des municipalités étant donné le rétrécissement des finances publiques. Selon Mme Hanoune, ce concept inspiré par la Banque mondiale a été déjà appliqué ailleurs comme au Brésil déjà, un pays coincé dans la spirale de l'endettement. Il est aussi usité dans quelques municipalités de la banlieue parisienne. Mme Hanoune s'est étonnée que «le ministre de l'Intérieur ait proposé aux responsables des collectivités locales de recourir à la location, voire à la vente de leurs biens au prix réel». La secrétaire générale du PT a cité le gel de pas moins de 5000 PCD (plans communaux de développement), alors que les deux tiers des communes sont déficitaires et ne sont pas aptes à payer leurs personnels estimés à 500.000 agents et qu'elles souffrent de disparités énormes. Ces mesures son assimilées à une austérité brutale qui remet en cause les promesses et des engagements du président de la République portant développement local. «Ce sont des décisions qui consacreront inévitablement le sous-développement et qui constituent un danger de plus pour les élus locaux ainsi appelés à gérer la colère, la misère et les privations de leurs électeurs», indiquera Hanoune. La secrétaire générale du PT a réitéré ses doutes quant à la paternité des récentes décisions de l'Exécutif dans le pays, au vu des remises en cause des acquis sociaux et le verrouillage du champ des libertés et des espaces démocratiques. Elle n'a pas manqué de mettre en garde sur les conséquences qui en découlent: «Attention, ne jouez pas avec le feu, au risque de voir le pays faire un saut dans l'inconnu.» Hanoune relèvera l'incohérence des membres du gouvernement par rapport au recours à l'endettement extérieur.