«l'Algérie compte 3,2 millions d'abonnés contre 1 million en 2000». «L'Autorité de régulation des postes et télécommunications (Arpt) ne permettra en aucun cas qu'un opérateur de la téléphonie mobile fasse dans la perte ou dans la subvention des prix pour détruire un concurrent», c'est ce qu'a déclaré, hier, M.Mohamed Belfodil, responsable de cette institution. Une mise au point bien sûr adressée aux trois opérateurs qui partagent le marché algérien. Mais ce dernier se rétracte pour mettre en relief le fait que «le marché algérien ne connaît pas une concurrence déloyale» ni même une «concurrence féroce». «Il y a tout simplement, ajoute-t-il, un marché qui est en train de s'organiser. Notre rôle est d'accompagner cet essor.» Faisant un bilan d'activité de l'Arpt, l'invité du Forum d'El Moudjahid a précisé que «les réformes engagées depuis cinq ans, ont créé une véritable dynamique dans le secteur». Etayant son satisfecit, M.Belfodil communique des chiffres «révélateurs». Il précise qu'au registre de la connexion à la téléphonie fixe, «l'Algérie compte 3,2 millions d'abonnés contre 1 million en 2000». L'objectif fixé est d'atteindre les «8 millions d'abonnés en 2010». A ce propos, il convient de rappeler que le premier appel d'offres lancé pour ouvrir le réseau fixe a été sanctionné par un échec cuisant. «Nous avons eu le temps de rectifier les lacunes et corriger les erreurs», précise M.Belfodil, qui affirme l'élargissement de l'offre aux appels locaux ; la première offre, notons-le, concernait uniquement l'international et l'interurbain. «Nous avions à l'époque le ventre trop gros», dira-t-il. Concernant la connexion à la téléphonie mobile de type GSM, il a atteint en Algérie les 5,6 millions selon le même responsable, ce secteur aspire à atteindre les «15 millions d'abonnés d'ici à 2010» avec une télédensité de 50% d'ici à 2007. Les investissements dans le secteur ont doublé. Le chiffre d'affaires est passé de 20 milliards en 2000 à 125 milliards en 2005, avec un apport budgétaire pour le Trésor public atteignant les 1,58 milliard de dollars. En matière d'équipement, les opérateurs ont investi plus de 1 milliard de dollars. L'Algérie dispose de 2940 BTS, stations de transmission de base, elles étaient 150 en 2000. «L'Arpt est appelée à jouer un rôle de plus en plus complexe avec l'ouverture du marché, spécialement en matière de contrôle des prix et des services proposés aux clients», affirme Belfodil. Créée en 2002, l'Autorité de régulation a pour mission de mettre en oeuvre un marché concurrentiel conformément à la loi et à sa réglementation, de délibérer sur toutes les questions de régulation des télécommunications et de la poste, de superviser les contributions de l'Arpt à l'attribution des nouvelles licences, d'autoriser les réseaux soumis à autorisation et superviser l'enregistrement des déclarations, constater, corriger et, le cas échéant, sanctionner les manquements des opérateurs et prestataires aux dispositions légales et réglementaires ou aux termes des autorisations et licences, et d'arbitrer les litiges entre opérateurs ou entre opérateurs et clients. Concernant ce dernier point, M.Belfodil a fait savoir que l'Autorité de régulation n'a reçu aucune réclamation de la part des trois opérateurs de la téléphonie mobile.