La capitale bavaroise est toujours sous le choc Le tueur s'appelle David Ali Sonboly. Il est germano-iranien. Il a tué neuf personnes âgées de 14 à 20 ans et un homme de 45 ans. La fusillade de Munich a alerté le monde entier sur le risque terroriste. Un nombre impressionnant de chefs d'Etat ont réagi à la tuerie. Neuf morts et plus de 16 blessés est un bilan suffisamment important pour provoquer l'indignation du monde, surtout lorsque l'attentat est commis dans un pays occidental. L'Allemagne qui a recueilli plus d'un million de réfugiés syriens était, disent les observateurs de la lutte antiterroriste, une cible de choix pour Daesh. On parle de plusieurs tentatives d'attentats déjouées par les services de sécurité allemands. L'attentat d'avant-hier répondait-il au scénario que l'on connaît déjà, sur les méthodes de Daesh? Un jeune radicalisé, rapidement ou pas, un passé de délinquant, une origine moyen-orientale? Toutes ces questions qui étaient posées par les médias lorsque le massacre avait lieu, ont trouvé leurs réponses quelques heures à peine après la découverte du corps inanimé de l'assassin des neuf Munichois. Il s'agit donc d'un jeune germano-iranien de 18 ans à peine. Il n'avait pas de motif religieux, il n'a pas prononcé un mot au moment où il commettait son forfait et on ne lui connaît aucune relation avec un quelconque processus de radicalisation. La piste Daesh perd, de fait, toute sa consistance. Le scénario très probable monté par les enquêteurs soutient que «l'auteur de la tuerie avait sans doute piégé ses victimes en piratant un compte Facebook pour les inviter à se rendre dans un restaurant McDonald's et y bénéficier de réductions», comme le souligne le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière. Le portrait-robot psychologique du tueur est à faire, mais M.de Mazière, reprenant sans doute les premiers éléments de l'enquête, suppose que «le jeune homme avait probablement été victime dans le passé de harcèlement'' par d'autres jeunes de son âge». Des propos qui font fondre tous les commentaires très «politisés» entendus ici et là. La conférence de presse animée à Berlin par le ministre allemand de l'Intérieur, remet donc de nombreuses pendules à l'heure puisque le premier policier du pays parle d'un coup monté par un jeune homme frustré qui a piraté un compte Facebook appelant des jeunes du même âge et plus jeunes que lui à venir profiter «des offres spéciales ou des réductions» de la chaîne de restauration rapide au centre commercial où s'est déroulée la fusillade sanglante. «Certains éléments laissent penser que la personne qui a piraté le compte est le tueur», note le ministre, expliquant que «l'invitation à se retrouver dans le fast-food était fixée à 16h00 (14h00 GMT) vendredi». C'est une sorte de traquenard imaginé par David Ali Sonboly, pour se venger de harcèlements qu'il aurait subi de la part de ses camarades. Cette thèse, bien que privilégiée, n'est pas pour autant retenue par les enquêteurs. Ce qui est déjà admis, c'est que le tueur aurait posté ce message sur Facebook: «Je vous offre ce que vous voulez, mais pas trop cher.» Ce genre d'incidents dramatiques arrivent assez souvent dans le monde occidental, notamment aux Etats-Unis où plusieurs fusillades sont perpétrées par des adolescents dans les endroits publics. Des drames pareils se terminent invariablement par le suicide de l'auteur. C'est d'ailleurs la fin qu'a connue le meurtrier de Munich qui a mis un terme à sa vie après s'être échappé du centre commercial où il a commis son forfait. David a été pris de démence comme pourraient facilement l'expliquer les psychologues qui travaillent déjà sur les nombreux cas de passage à l'acte aux Etats-Unis d'Amérique. Aussi tragique qu'il puisse être, le drame de Munich n'est en réalité qu'un banal fait divers. Le fait qu'il intervienne quelques jours après l'attaque à la hache dans un train, revendiquée par Daesh, a sans doute pesé sur les jugements des politiques qui s'étaient empressés de trouver un lien avec l'organisation terroriste. Mais il faut bien se rendre à l'évidence que le jeune tueur-suicidé était simplement psychologiquement atteint. Le président Bouteflika condamne l'attaque Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a exprimé, hier, la condamnation par l'Algérie de l'attaque perpétrée vendredi soir dans un centre commercial à Munich et sa solidarité avec l'Allemagne en cette tragique circonstance, dans un message adressé à la chancelière Angela Merkel. «J'ai appris avec une profonde consternation l'attaque perpétrée, hier soir, dans un centre commercial à Munich faisant de nombreux morts et blessés», a écrit le président Bouteflika dans son message. «En cette tragique circonstance, je voudrais vous exprimer au nom du peuple algérien, de son gouvernement et en mon nom personnel, nos plus sincères condoléances à vous-même, au peuple allemand et aux familles des victimes, et vous assurer aussi de la solidarité de l'Algérie avec l'Allemagne», a souligné le chef de l'Etat. Aucune victime algérienne n'a été enregistrée dans la fusillade de Munich, a affirmé, de son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.