Le conflit qui paralyse l'université de Béjaïa connaît depuis hier, un début de solution, 10 jours après son déclenchement, soit le jour même du dramatique accident de circulation survenu devant le nouveau campus d'Aboudaou, qui avait coûté la vie à une ex-étudiante. Des solutions commencent à être trouvées ces dernières 24 heures aux différents points de discorde, dont celui du transport et de l'insécurité. Le dialogue qui ne pouvait être que l'unique moyen, a repris ses droits à la faveur de ces initiatives tous azimuts prises par-ci et par-là entre les différentes parties en conflit. Ainsi, sur invitation du wali de Béjaïa, une commission technique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a été dépêchée avant-hier à Béjaïa pour statuer sur le litige qui opposait jusque-là les transporteurs affiliés au syndicat Unat et l'Office des oeuvres universitaires. L'accord dégagé s'est déjà soldé par la reprise de la desserte mettant ainsi fin à une grève qui aura duré une semaine. Les étudiants, de leur côté, représentés par le nouvel organe unitaire, Ceuamb (comité des étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa), ont été reçus à leur demande par le chef de l'exécutif de la wilaya. Cette rencontre, qui s'est tenue en fin de journée de lundi, s'est soldée par un accord qui semble satisfaire les revendications des étudiants. L'aspect sécuritaire sera pris en charge par l'intégration d'une passerelle dans le projet d'échangeur entamé depuis quelques mois. Il sera renforcé par l'aménagement d'une voie de contournement, dont l'appel d'offres national sera lancé incessamment. Dans l'immédiat, les deux parties se sont entendues sur la réalisation d'une ouverture qui donnera directement accès à la voie menant vers Béjaïa. Cette ouverture sera protégée par un passage clouté puis la mise en place d'un barrage fixe de la Gendarmerie nationale, qui a pris fonction depuis hier. Dans ce sens, les bus de transport des étudiants qui quittent le campus d'Aboudaou, n'auront plus à faire de longs détours pour rejoindre la voie express qui mène vers les résidences situées en ville. La reprise des cours est en principe imminente. Côté enseignants, ceux affiliés aux différentes corporations syndicales, l'heure est à la sagesse. Le Cnes, dont le préavis de grève expire aujourd'hui, devait tenir hier une assemblée générale pour confirmer le maintien du mot d'ordre ou son annulation. L'option ne sera, cependant, connue qu'aujourd'hui, jour prévu pour le dépouillement du vote à bulletin secret. Kamel Aïssat que nous avons reçu hier en notre bureau, s'est montré pour le moins constructif lorsqu'il déclare que «le préavis de grève pourrait être levé pour peu qu'il y ait une proposition allant dans le sens du règlement du problème sécuritaire». Pour notre interlocuteur, qui réitère à l'occasion la disponibilité de sa structure au dialogue, «la responsabilité de la situation est partagée» d'où, ajoute-t-il, «cette exigence du Cnes consistant à mettre sur pied une commission d'enquête afin de déterminer la ou les responsabilités». Autant d'indices qui plaident pour un retour rapide à la normale à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, qui vient d'être traversée par une crise jamais connue de son histoire.