Sa libération a surpris plus d'un, y compris son père qui s'est entretenu avec lui, la matinée, à la prison d'El Harrach. «Ceux qui m'ont traduit devant la justice pour me retrouver ensuite en prison sont ceux-là mêmes qui portent préjudice, non seulement à l'université, mais malheureusement à toute l'Algérie.» Ces propos sont de l'étudiant Marzouk Hamitouche, quelques heures à peine après sa libération du centre pénitentiaire d'El Harrach, mardi dernier aux environs de 18h. En effet, après plus de deux mois de détention préventive, la chambre d'accusation de la cour d'Alger a accordé sa remise en liberté provisoire tel que formulé dans la requête de ses avocats, Me Benissad et Bouchachi. La libération de Marzouk Hamitouche est intervenue au moment où on l'attendait le moins, et les premières personnes à être surprises outre les avocats qu'il a contactés lui-même par téléphone, c'est bien son père, Da Boussaâd, qui l'a rencontré dans la soirée de mardi à la résidence universitaire de Ben Aknoun. «Mon père qui s'est entretenu avec moi au parloir de la prison la matinée même précédant ma libération est venu rassurer mes amis résidant à la Cuta que je me porte bien et que j'ai un bon moral. Arrivé sur les lieux, il était ahuri d'entendre que j'étais là en train de me reposer dans ma chambre universitaire», nous a déclaré le désormais ex-détenu de la maison d'arrêt d'El Harrach. Et d'ajouter qu'au moment de sa libération, il n'avait pas où aller que de rejoindre les siens parmi la communauté universitaire de Ben Aknoun. C'est dans cette localité que nous l'avons rencontré. Interrogé sur «l'expérience» qu'il venait de subir, Marzouk Hamitouche, actuellement en 3e année dans la filière des sciences politiques, a eu cette réponse à la fois brève et concise: «Mettre un étudiant au sein d'un milieu carcéral où sont réunis les criminels de tout bord, il y a lieu de dire qu'il s'agit-là d'un incident fâcheux/I » Ainsi, Marzouk Hamitouche a voulu donner un sens à son arrestation survenue, rappelle-t-on, le 13 décembre dernier devant l'entrée de l'Institut de journalisme (Itfc), à la suite d'une plainte déposée la veille contre lui par le directeur de la résidence universitaire Abderrahmane-Taleb (Cuta). En ce sens, il nous a également fait part qu'au sein de la communauté estudiantine, il militait pacifiquement pour mettre un terme au désastre dans lequel se trouve aujourd'hui l'université algérienne et dont sont responsables ses dirigeants, a-t-il indiqué. A noter enfin que deux autres étudiants arrêtés par la police le 11 janvier sont, quant à eux, gardés à ce jour en détention préventive. Il s'agit d'Achour Baby et de Farid Ladjimi, tous deux membres du collectif évoqué plus haut. Contrairement à Mazrouk Hamitouche, ces autres étudiants ne passeront pas leurs examens...