Amar Saâdani SG du FLN Le secrétaire général du FLN réserve donc une sortie fracassante, en septembre prochain, pour s'exprimer sur tout ce qui se trame autour de lui et de son parti. Le parti majoritaire n'en finit pas avec ses crises. Après une accalmie relative, la polémique ébranle de nouveau le FLN. L'appel des 14 moudjahidine lancé dimanche dernier ouvre la voie à des interprétations. Remettre le FLN au musée, le départ de Saâdani, sont autant de questions qui reviennent au goût du jour. L'opinion publique va assister à un nouveau feuilleton de tirs croisés. Suite à l'appel des 14 moudjahidine qui ont revendiqué la délivrance du FLN confisqué, la direction du parti n'est pas restée de marbre. Bien au contraire, elle a réagi avec force et sur deux plans. Le secrétaire général du parti, Amar Saâdani qui est en congé n'a pas raté l'occasion pour riposter. Dans une déclaration faite au journal Ennahar, Saâdani estime que ceux qui demandent son départ s'attachent à une illusion. «Ceux qui ont demandé au président de me limoger du poste de secrétaire général rêvent», a-t-il soutenu en assurant son maintien à la tête du parti. Invincible, Amar Saâdani est loin d'être dérangé par les manoeuvres et les scénarii qui se fabriquent contre lui. Il considère que les 14 moudjahidine ne représentent rien ni au sein du parti ni au sein de la scène politique. «Le parti FLN a ses instances légitimes et ses cadres et il est en train de faire un travail remarquable sur le terrain», a-t-il soutenu en laissant entendre qu'il n'a rien à craindre. Ce dernier préfère profiter de son long congé et ne pas stresser devant des discussions de café. Or, il ne va pas avaler la pilule de sitôt. Connu pour son franc- parler, le secrétaire général promet de répondre. Amar Saâdani réserve donc une sortie fracassante en septembre pour s'exprimer sur tout ce qui se trame autour de lui et de son parti. L'appel de Belkhadem, les agitations des redresseurs, sont autant de questions sur lesquelles il répondra. A ce titre, le bureau politique, première instance du parti, n'a pas observé le silence sur cette affaire. Le bureau politique sous l'intérim d'Ahmed Boumahdi s'est réuni lundi dernier pour répliquer spécialement à cet appel des anciens moudjahidine. Dans un communiqué rendu public, il a dressé une motion de soutien au secrétaire général en vue de réitérer sa confiance et de contrecarrer l'appel à son départ du parti. «Le bureau politique (du FLN, ndlr) en appelle à l'ensemble des militants, à tous les niveaux, qu'il invite à demeurer vigilants et à se mobiliser derrière leur direction légitime issue du 10e congrès et conduite par le frère Amar Saâdani, secrétaire général du parti», lit-on dans le communiqué. Les rédacteurs du communiqué ont fait état «des résultats éclatants obtenus par le parti lors des dernières élections sénatoriales», «la révision de la Constitution», comme étant des «réalisations» de l'ère Saâdani. Pour eux, «c'est ce qui dérange certaines parties qui, à l'approche de chaque rendez-vous électoral, national ou local, nous surprennent par des prises de position et des déclarations, à travers des médias et des réseaux sociaux, alors qu'ils n'ont aucune espèce de lien avec le parti». Les hommes de confiance de Saâdani ont pris le soin de s'attaquer et de critiquer les 14 signataires de l'appel à la délivrance du FLN «C'est également le cas de certaines parties qui ne connaissent du militantisme que leurs positions à des postes de responsabilité au sein du parti ou des institutions de l'Etat». Le bureau politique a misé dans sa contre-attaque sur la qualité de «non-militant» des auteurs de la tribune à charge contre Saâdani. «Le bureau politique, y lit-on en effet, tient à réaffirmer que le parti du Front de libération nationale appartient exclusivement à ses seuls militants. De même qu'il (le bureau politique) dénonce toute ingérence externe, en catimini ou à visage découvert, dans les affaires du parti», indique le communiqué. Le bureau politique ne manquera-t-il pas de «réaffirmer sa confiance en la personne du frère Amar Saâdani, secrétaire général du parti». Par ailleurs, il y a lieu de souligner que cette polémique qui revient à quelques mois du rendez-vous des législatives risque sérieusement de creuser davantage le fossé entre la direction et la base. La direction ne devra pas, donc, rajouter de l'huile sur le feu pour éviter de réveiller les démons. Ce qui risque de peser lourdement sur son score aux élections et sur son classement comme première force politique du pays.