Illiten, dans la daïra d'Iferhounène, abritera demain un conclave de wilaya de la Coordination. Au menu: les perspectives du «combat» et l'examen de la situation actuelle, après la marche d'Ifri. La Coordination de la wilaya de Tizi Ouzou du mouvement citoyen se retrouvera, demain vendredi, à Illiten, dans la daïra d'Iferhounène pour une session ordinaire. Ce conclave ne manquera pas d'être, tout de même, important, notamment après le succès de la marche du 20 août à Ifiri-Ouzellaguen. Le mouvement, soumis depuis quelque temps à une pression citoyenne, aura également à débattre de la proposition de nombreux citoyens, à savoir une certaine radicalisation. C'est ainsi que par dizaines, sinon plus, des citoyens prennent attache avec des délégués pour leur dire, à peu de chose près: «L'attente a un peu trop duré. Il faut que vous fassiez quelque chose pour que le pouvoir sorte de sa tour d'ivoire...» Aussi, et selon des sources proches de la CADC, on apprend que le conclave d'Illiten pourrait ainsi examiner la meilleure façon de répliquer à ce qui est considéré par la population comme un mépris du pouvoir. Reviendront sur la sellette les idées de non-paiement des factures d'énergie (électricité et gaz) ainsi que celle relative à l'eau potable. Au chapitre des perspectives, le conclave aura sans doute, à revenir sur les décisions arrêtées à Assi-Youcef, dont seules deux actions sont réalisées: marche du 8 août à Alger et marche de Bouira. Il reste donc plusieurs décisions, dont celles d'ester en justice le directeur général de l'ENTV et le ministre de l'Intérieur. Comme, il était question à Assi-Youcef de «ne pas s'acquitter de la quote-part revenant à l'ENTV, dans les factures d'électricité» Ce qui pourrait s'apparenter dans l'esprit de beaucoup, à une sorte de désobéissance civile... graduelle. Alors, qu'il faut, plutôt, voir, là, une façon de se rappeler au bon «souvenir» des décideurs. Il semble, cependant, que moult émissaires de la présidence ont essayé de prendre langue avec le mouvement. Mais les «discussions» achoppent sur la plate-forme d'El-Kseur. En effet, pour les ârchs, ce document de référence reste et demeure un préalable à toute éventuelle «négociation». Les ârchs semblent préférer le terme de «discussions». Ainsi donc, le moteur du mouvement citoyen, la CADC de Tizi Ouzou, aura à esquisser les grandes lignes d'action qui se profilent à l'horizon. La rentrée s'annonçant quelque peu houleuse. Mobilisateur confirmé d'une tranche importante de la population, le mouvement risque de se voir, contraint et forcé, poussé à une certaine radicalisation. Lui qui veut s'agripper à une voie pacifique. Il faut espérer que, d'ici à la tenue du conclave interwilayas ce 30 août à Bouira, les choses finiront par se clarifier. Dans le cas contraire, il y a fort à parier que la rentrée sociale et surtout scolaire sera, au moins, soumise à des tensions. La population attend un signe d'«ouverture», non pas des ârchs qui ne sont que des porte-parole des citoyens, mais, surtout des responsables. Ceux-ci sauront, à n'en pas douter, se montrer à la hauteur des attentes. Il est bon, en effet, de ne pas briser les espoirs de toute une population.