L'Algérie risque de se faire retirer l'organisation de la Xe conférence africaine du pétrole, du gaz, du commerce et des finances. «Time is money». Cet adage américain semble échapper totalement aux organisateurs du deuxième congrès africain du pétrole dont les travaux ont été clôturés jeudi, à l'hôtel Hilton (Alger ). Les retards «flagrants» accusés lors du déroulement des travaux de ce congrès, notamment durant la première journée, n'ont pas été du goût des participants. Cette constatation a été faite avec beaucoup de déception par certaines délégations. «Accuser un retard de trois heures durant la première journée n'est pas en faveur de l'image de l'Algérie. Si le défi d'organiser ce congrès a été relevé et les axes abordés de grande importance, la gestion logistique a été défaillante», a regretté un participant. «L'image qui m' a été imprimée sur des pays africains qui gèrent très mal leur temps vient de se confirmer pour moi ici à Alger», a fait remarquer ce participant venu d'Occident. La remarque fait mal. Elle brise l'élan et les efforts consentis par l'Algérie pour se redéployer sur la scène internationale. Dans ce ratage, c'est l'image du pays qui en prend un sérieux coup. «L'organisation d'une rencontre d'envergure comme celle-ci nécessite des prévisions qui prennent en charge les aspect même minimes». Quand bien même, on peut prendre comme «bouclier» les aléas de la circulation et les contretemps, la présence de hautes personnalités de l'Etat, le constat des étrangers est là : les organisateurs algériens n'ont pas maîtrisé le temps. Ils en font un mauvais usage. Ils ne hiérarchisent pas les priorités. Première conséquence, l'Algérie risque de se faire retirer l'organisation de la dixième conférence africaine du pétrole du gaz, du commerce et des finances. L'Algérie a eu la confirmation d'accueillir cette rencontre en juin 2006, mais le rendez-vous n'a pas été formalisé, selon certains experts rencontrés jeudi à Alger. Cette conférence est organisée annuellement par la Cnuced dans un pays africain. Elle n'a jamais eu lieu à Alger pour des raisons sécuritaires. Le congrès regroupe plusieurs dizaines de pays d'Afrique, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Europe et d'Amérique. La dernière conférence s'est déroulée au Maroc en mai 2004 et a regroupé 75 pays et la prochaine aura lieu au Mozambique du 30 mai au 3 juin 2005. Pour reprendre les propos de notre interlocuteur étranger, l'attraction des capitaux «ne se limite pas à organiser des rencontres, à promulguer de nouvelles lois, à des appels aux investisseurs et à la sécurité: c'est un tout indissociable». Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à la ponctualité irréprochable, sait quelque chose sur l'adage américain «Time is money». Même si pour lui ce 2e congrès a été ‘'une grande réussite'' par l'importance des participants et des thèmes traités en relation avec l'actualité de l'industrie pétrolière tels que la pollution marine, les gaz torchés et la formation.