La rançon d'un noble métier 42.390 interventions ont été effectuées par la Protection civile dans les plages et retenues d'eau où elle a réussi à sauver 28.417 personnes. S'il y a un corps qui ne prend jamais de répit, c'est bien la Protection civile. Pendant que tout le monde va se prélasser en vacances, elle est mobilisée 24h sur 24 pour apporter assistance aux citoyens et même à la...nature. Ses représentants sont sur tous les fronts: noyades, accident de la circulation et feux de forêts. Leurs bilans sont là pour mettre en évidence leur travail très discret. Ainsi, rien que depuis le début de la saison estivale, ils ont réussi à sauver 28 417 personnes de la noyade en effectuant 42 390 opérations de sauvetage. Un travail héroïque qui est suivi par de grandes campagnes de sensibilisation. Car, même s'ils ont réussi à sauver la majorité des personnes noyées, 170 ont péri depuis le début de la saison estivale. La majorité dans des barrages ou des plages non surveillées. «96 personnes sont mortes noyées dans nos plages, sur ces 96 noyades 60 ont eu lieu dans des plages non surveillées. 74 personnes sont décédées dans des barrages et retenues d'eau. Au total, 170 personnes sont mortes depuis le début de la saison estivale», a révélé, hier à Alger, le colonel Farouk Achour, directeur des statistiques et de l'information à la direction générale de la Protection civile (Dgpc). Ce dernier, sur ordre du directeur général de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, a convoqué la presse pour leur communiquer les effroyables chiffres de leurs interventions, dans l'espoir de sensibiliser les citoyens sur les trois dangers qui les guettent durant l'été, à savoir les noyades, les feux de forêts et accidents de la circulation. Un feu pour chaque commune... Il a ainsi appelé les citoyens à faire preuve de plus de vigilance, respecter les couleurs des drapeaux qui autorisent ou interdisent la baignade, ne pas laisser les enfants sans surveillance et surtout ne pas nager dans des plages interdites à la baignade ou les barrages et des retenues d'eau. «Ces derniers sont faciles d'accès et existent pratiquement dans toutes les villes et villages du pays. Les parents doivent nous aider en sensibilisant au maximum leurs enfants sur ces dangers», a-t-il souligné avant de passer au second phénomène qui est en train de «pourrir» l'été: les feux de forêts. Le nombre de ces feux de forêts égale presque le nombre de communes dans le pays. La Protection civile a intervenu 1058 fois pour sauver Dame nature des flammes. Depuis le début des grandes chaleurs, les feux n'ont épargné aucune forêt du pays. Ils se sont propagés aidés par les vents forts qui soufflaient ces derniers temps. Les villes et villages avoisinants ont été submergés par d'épaisses fumées et une chaleur des plus suffocantes. Des centaines d'hectares ont brûlé, mais des milliers ont été sauvés grâce à l'intervention rapide et énergique des hommes de Lahbiri. Sans relâche, les hommes du feu ont passé plusieurs jours d'affilée à combattre les flammes pour sauver ce qui reste de notre environnement. Ils sont d'ailleurs toujours au front du fait qu'ils combattent depuis le 7 août quatre incendies à l'ouest du pays. Deux à Tissemsilt, un à Relizane et un à Mostaganem. Les pompiers mettent donc en danger leur vie pour sauver nos forêts, quand ce n'est pas nos vies. Des périls qui pourraient être réduits considérablement si les citoyens faisaient preuve d'un peu plus de civisme en évitant d'allumer des feux anarchiques et surtout en ne jetant pas leurs ordures dans les rues et forêts. «En plus, des feux anarchiques les ordures sont parmi les causes principales des feux de forêts», a de son coté mis en garde, le colonel Mohamed Tighristine, directeur de la Protection civile de la wilaya d'Alger. Présentant les 1,5 hectare de forêts qui ont brûlé au parc zoologique de Ben Aknoun, le colonel Tighristine a profité pour lancer un appel fraternel aux Algériens. «Evitez de jeter des ordures. Les conséquences sont par la suite dramatiques. Regardez...», a-t-il soutenu en montrant du doigt les dégâts laissés par ce gigantesque incendie, et qui était entouré par des tas d'ordures «abandonnées» par les promeneurs... Cette petite virée qui s'est transformée en campagne de sensibilisation grâce au sens de l'improvisation de ces hommes caméléons, ne pouvait se terminer sans évoquer les accidents de la route. Le colonel Achour a ramené avec lui des chiffres qui donnent froid dans le dos en ce qui concerne ces accidents, et ce, dans l'espoir de peut-être réveiller quelques consciences. Ainsi, il fait savoir que 49.049 accidents ont été enregistrés depuis le début de l'année, jusqu'au 6 août dernier. «Ces accidents ont tué 1306 personnes et blessé 45.551 autres», souligne-t-il effaré. Surtout qu'il faut signaler qu'en ce qui concerne les décès, ces chiffres ne prennent en compte que les personnes mortes sur le coup. 1306 morts déjà Un énième appel à la vigilance est lancé par nos pompiers qui veillent au grain. Ils sont et ont toujours été aux premières loges chaque fois que le pays a eu besoin d'eau, et ce au même titre que les autres corps des services de sécurité. Lors de la décennie noire, ils étaient là. Al Asnam (Chlef), Bab El Oued, Boumerdès,...Ils étaient aussi là!Ils sont aussi tous les jours à l'affût pour porter aide et assistance aux citoyens en détresse. Leur responsabilité vise à aider les gens. Vous pouvez toujours compter sur ces héros en cas de besoin. Nos pompiers, sont notre fierté nationale. Ils symbolisent les valeurs républicaines de fraternité et de solidarité! Ils honorent aussi la nation à l'étranger en participant activement à des missions de secours de populations en détresse après avoir subi la furie de la nature ou de l'homme. Il faut aussi reconnaître que derrière la réussite de ces hommes, il y a un maestro qui mène son orchestre d'une main de maître. Discret, cet homme aux cheveux grisonnants, est doué d ́un grand sens de l ́observation. C'est un personnage devenu incontournable après les inondations de Bab El Oued, le séisme de Boumerdès et la côte Est d ́Alger. Vous l'avez bien reconnu, c'est Mustapha Lahbiri. Décrire cet homme aux yeux verts et légèrement voûté n ́est pas une sinécure. Avant d ́arriver à la tête de la Protection civile en 2001, il a fait carrière dans l ́ANP où il a comptabilisé 40 ans de bons et loyaux services. Avec le grade de colonel, Lahbiri semble échapper à l ́image classique qu ́on s ́est forgée des militaires de carrière du genre: «Les mains sur la couture du pantalon et que je ne vois qu'une seule tête.» Pas très loquace, juste ce qu ́il faut, car l ́institution qu ́il gère se doit, avant tout, d ́être efficace. La réputation que s ́est forgée cet homme qui cultive la discrétion, tient en premier lieu à la performance et à l ́efficacité de sa politique au sein du corps qu ́il dirige. Le travail de terrain est là pour en être témoin...