Quarante personnes se sont noyées au niveau national depuis le début de l'été. C'est ce qu'a déclaré jeudi dernier le directeur général de la Protection civile, Mustapha El-Habiri. Ce dernier expliquera à cet égard que «26 personnes se sont noyées dans des plages classées interdites à la baignade» depuis le 1er juin qui coïncide avec le début de la saison estivale. "Et c'est en dehors des horaires de la surveillance, 8h00 à 20h00, assurée par les éléments de la Protection civile et les saisonniers, que la plupart des quatorze décès enregistrés au niveau des plages autorisées à la baignade ont eu lieu" notera, à cet égard, le colonel El-Habiri à l'aps, avant de préciser que quelque 2.500 éléments de la Protection civile et 3.000 saisonniers ont été chargés, cet été, de surveiller les plages autorisées à la baignade à travers le pays. Aussi, de l'avis du responsable de la Protection civile, «il est recommandé la réalisation de piscines dans les différentes communes du pays pour permettre aux citoyens d'apprendre à nager et réduire ainsi le nombre de noyés enregistré chaque année notamment au niveau des plages non surveillées». L'introduction de la natation dans les programmes scolaires «est une nécessité» notera le colonel de la Protection civile. Dans le détail, il faut noter que, pour le seul mois de juin, 25 baigneurs ont trouvé la mort dont 17 dans des plages interdites à la baignade et 12 autres durant les huit premiers jours de juillet dont 6 dans des plages interdites. Dans ce cadre, il est utile de noter que la majorité des noyades ont été enregistrées dans les plages de Mostaganem, Oran et Alger. A cet égard, 16.000 interventions ont été effectuées durant la même période permettant de sauver la vie à 8.400 imprudents. Aussi et compte tenue de l'ampleur de ce phénomène, la Protection civile a lancé une campagne de sensibilisation dès le mois de mai à travers le territoire national en vue de "promouvoir la culture de prévention en matière de protection des forêts, de dangers de la mer, des accidents de la circulation et domestiques et de piqûres de scorpions au Sud et dans les Hauts-Plateaux". Outre cette campagne, la Protection civile mène un travail de proximité pour la sensibilisation des citoyens au niveau des 326 plages surveillées des 14 wilayas côtières. Pour rappel, l'année dernière, le nombre de morts causées par les noyades en Algérie a atteint le chiffre alarmant de 160 entre début juin et la mi-août 2008. Dans le détail, il faut noter que 71 personnes sont mortes noyées dans les plages alors que 89 autres, tentées par la fraîcheur des eaux douces, ont trouvé la mort au niveau des barrages, puits, oueds, lacs et retenues collinaires à travers le pays. L'été dans les régions côtières d'Algérie a ainsi tourné au drame pour des dizaines de familles. Selon le bilan des interventions de la Protection civile, la wilaya de Mostaganem détient le triste record avec 22 morts au niveau des plages interdites à la baignade. Viennent ensuite les wilayas d'Alger, Tipasa, Oran et Bejaïa avec des noyades, toujours, au niveau des plages non surveillées. En tout, ce sont 56 personnes qui, voulant goûter aux plaisirs de la mer, ont trouvé la mort dans des sites non surveillés. Les plages dotées de postes de garde ont également eu leur lot de victimes puisque pas moins de 15 personnes s'y sont noyées.