Le siège du FLN La crise du FLN se corse davantage devant le silence prolongé du secrétaire général. L'éclipse prolongée de Saâdani complique davantage la discorde au FLN, donnant lieu à un mouvement de fébrilité des membres de la direction actuelle. Dans ce contexte houleux, marqué par l'escalade des attaques, Amar Saâdani, qui sera de retour en Algérie au courant de cette semaine, maintient le suspense en différant sa rentrée politique à septembre prochain. Certains observateurs y décèlent même le probable départ de Saâdani dans le sillage de la reconfiguration du paysage politique. Dans son entretien accordé à l'organe central du FLN, Sawt El-Ahrar, Rachid Aïssat, membre du BP, a estimé que les «rumeurs persistantes sur le départ de Saâdani, sont des mensonges diffusés par des personnes malintentionnées sur leur page Facebook». «Le FLN fort de ses 600.000 militants sortira plus fort des tentatives de déstabilisation le ciblant», a-t-il indiqué. Ainsi, d'ici là, la riposte à l'offensive des adversaires du secrétaire général du parti est confiée aux membres du bureau politique, instruits d'occuper le terrain. Tout en réduisant la portée des attaques menées par les opposants de Saâdani, ils estiment que l'éventuel départ du patron du FLN n'est pas à l'ordre du jour. A travers leurs attaques, «les auteurs de différentes offensives visent le simple repositionnement sur l'échiquier politique, en prévision des prochaines législatives», soutiennent-ils à l'unanimité. Mercredi dernier, plusieurs membres du BP ainsi que deux membres du gouvernement, en l'occurrence les ministres de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar et de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, se sont déplacés à Boumerdès pour assister à l'ouverture des travaux de l'université d'été de l'Union générale des étudiants algériens(Ugea), tendance FLN. L'un d'eux, Sadek Bouguetaya, a déclaré à Boumerdès que l'appel des 14 moudjahidine et moudjahidate pour délivrer le FLN confisqué, «n'impactera en rien les préparatifs du FLN en prévision des prochaines législatives». A l'adresse des militants qui se sympathisent avec les adversaires de Saâdani, M.Bouguetaya leurs signifie qu'ils «seront exclus des listes de candidatures aux législatives du FLN». Le bureau politique du parti, ses militants et sa direction, à sa tête Saâdani, qualifient l'initiative des 14 moudjahidine et les actions de Belayat d'un «non-évènement».«Ces derniers, dépourvus de la qualité de militants n'ont pas le droit de s'exprimer au nom du parti. Ils tentent de perturber la direction actuelle, mais ils n' y pourront rien car toutes les mouhafadas du FLN,au nombre de 120 sur le territoire national, sont fidèles au secrétaire général du parti. Il prédit d'ores et déjà le triomphe du FLN lors des législatives. «C'est cette perspective qui dérange au plus haut point les adversaires de Saâdani», a-t-il estimé. Le timing choisi, soit à la veille du scrutin pour les législatives, par les détracteurs de Saâdani, n'est pas «fortuit». A travers leur campagne contre Saâdani, ces derniers, qui n'ont pas participé au Xe congrès du parti, parmi eux Abderrahmane Belayat, l'ex-chef du groupe parlementaire du FLN, Layachi Daâdoua, l'ex-secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem et d'autres, «tentent de minimiser les avancées partisanes réalisées par la direction actuelle», a-t-il soutenu. Par ailleurs, outre l'appel lancé par des moudjahine et moudjahidate pour délivrer le FLN confisqué, d'anciens responsables du parti, à l'image de Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada, multiplient des actions et des sorties sur le terrain. Mercredi dernier, Abderrahmane Belayat, qui a tenu une rencontre nationale de la direction unifiée du parti à Ténès(Chlef) a rendu public un communiqué dans lequel il exhorte le président de la République et président du FLN à «mettre sur pied une commission nationale pour gérer le parti, le temps de convoquer un congrès extraordinaire pour élire un nouveau patron du FLN».