Une deuxième place acquise de haute lutte Le champion algérien ira cette nuit défendre son titre olympique du 1500 m obtenu lors des jeux de Londres 2012, et si la mission s'annonce ardue pour le natif de Souk Ahras, il n'en demeure pas moins qu' «à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire». Cette nuit, à l'orée du dimanche, le quitte ou double attend le champion algérien Taoufik Makhloufi qui va tenter de conserver son titre de roi du 1 500 m et offrir ainsi à l'Algérie la deuxième médaille de ces Jeux olympiques où nos athlètes auront sacrifié à l'adage qui dit que l'essentiel est de participer. Qu'on ne s'y méprenne point. La pierre, si pierre il y a, ne doit point leur être jetée. Quand on a vu dans quelles conditions la préparation et la prise en charge de ces athlètes censés incarner l'élite du sport national ont été faites, on comprend que la moisson soit en définitive aussi chiche que les attentions concédées, on se demande bien pourquoi. L'austérité aura décidément soufflé sur tous les milieux, depuis que le pétrole a vu son cours dégringoler à la vitesse d'un Usain Bolt! Dans ce constat morose, la palme revient sans conteste au coureur algérien. Taoufik Makhloufi s'est en effet qualifié pour la finale du 1500m des Jeux olympiques 2016 de Rio de Janeiro grâce à une deuxième place acquise de haute lutte lors de la première série des demi-finales disputée jeudi soir au stade olympique Joao Havelange. Bien en verve, dans une course redoutablement tactique et où la bousculade était constamment au rendez-vous, le fraîchement médaillé d'argent du 800m a bien géré son parcours face aux ténors de la distance aux côtés puis à quelques centièmes (3'39''88) du redoutable Kenyan Asbel Kiprop, vainqueur de la première série en 3'39''73. Si la course de cette série n'a pas été rapide et si beaucoup d'athlètes cherchaient tout particulièrement à éviter la chute tant la bousculade était forte sur la fin, elle le fut encore moins pour l'autre série composée des outsiders mais au sortir de laquelle il y eut encore un autre Kenyan. Ceci pour dire combien le nombre d'athlètes de ce pays africain risque d'influer sur le destin de la finale, les coureurs kenyans ou éthiopiens ayant l'habitude d'encercler au sens propre un quelconque rival pour se tracer ensuite une voie royale vers le titre ou la médaille suprême. Il n'empêche, le champion algérien ira cette nuit défendre son titre olympique du 1 500 m, obtenu lors des jeux de Londres 2012, et si la mission s'annonce ardue pour le natif de Souk Ahras, il n'en demeure pas moins qu' «à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire». C'est pourquoi Taoufik Makhloufi qui connaît bien ses adversaires du jour pour les avoir souvent affrontés sur les circuits des Championnats du monde ou d'Afrique va sans doute prendre en considération la valeur de cette rude concurrence incarnée par les prétentions clairement affichées du champion olympique de Pékin, Asbel Kiprop qui ne cache guère ses certitudes quant au succès final. Certes, le Kenyan a été magistral lors de cette demi-finale, reprenant plusieurs concurrents avec une aisance impressionnante à quelques encablures de l'arrivée. Makhloufi a d'ailleurs reconnu que la course a été fort difficile, mais que le plus important, à ses yeux, reste la qualification. «La course n'a pas été facile, j'ai géré mon énergie de la meilleure des manières car mon objectif était de me qualifier pour la finale. J'ai réparti mes efforts d'une façon intelligente et, Dieu merci, je suis en finale», a déclaré Makhloufi à l'envoyé spécial de l'APS à Rio. Il convient de noter qu'à l'issue des séries, le meilleur temps a été réalisé par l'autre Kenyan Ronald Kwemoi (3'39''42), ce qui n'est pas a priori de bon augure pour la suite des évènements. Mais l'enfant de Souk Ahras sait que, cette nuit, toute l'Algérie aura pour lui les yeux de Chimène et c'est pourquoi on doit croiser les doigts, en égrenant les heures et les prières pour son second sacre qui contribuera à atténuer les frustrations que les résultats de la délégation nationale à ces Jeux olympiques ont suscitées, nonobstant l'excellent parcours du décathlonien Bourrada.