Le grand jour est arrivé pour les Algériens qui suivent de près les Mondiaux d'athlétisme de Pékin. C'est dans la nuit de mercredi à jeudi, à 03h35 exactement (horaire algérien), que débuteront les séries du 1500m masculin dans lesquels sont engagés trois athlètes algériens. Inutile de dire que les regards vont, certainement, se focaliser sur la course dans laquelle est alignée Taoufik Makhloufi, étant entendu qu'il représente la meilleure chance de médaille de l'athlétisme algérien dans ces Mondiaux. Comment ne le serait-il pas quand on sait qu'il est le champion olympique en titre de la distance ? Mais champion olympique ne veut pas dire champion du monde et la réciproque est valable. Il n'en reste pas moins que Makhloufi va tenter ce qu'il n'a jamais remporté, une médaille dans un Mondial. En 2013, à Moscou, il aurait pu en avoir l'occasion mais il avait été forfait cette année-là aux Mondiaux pour cause de maladie. Cette parenthèse aurait pu le mettre hors jeu des grandes manifestations mondiales de l'athlétisme. Il a, à force de persévérance, su retaper son moral et se glisser dans le même wagon que les plus grands coureurs du 1500m de la planète. Mais le Makhloufi de 2015 est-il celui qui, un jour de juillet 2012, avait pu remporter l'or olympique ? On dira qu'il est plus fort vu que les temps qu'il réalise actuellement sur la même distance sont meilleurs que ceux d'il y a trois ans. Mais l'opposition est meilleure également. A commencer par le double champion du monde de 2011 et de 2013 et champion olympique de 2008, le Kenyan Asbel Kiprop. Le 17 juillet dernier, à Monaco, à l'occasion du Meeting Herculis, Kiprop a remporté la course sur 1500 m avec à la clé un nouveau record personnel en 3 : 26. 69. Il devient alors le troisième meilleur performeur mondial de tous les temps, derrière le Marocain Hicham El Guerrouj et l'Américain Bernard Lagat. Ce jour-là, Makhloufi avait terminé deuxième derrière Kiprop dans ce qui allait devenir son meilleur temps, soit 3:28.75. Mais il n'y avait pas eu que Kiprop et Makhloufi à avoir fait sensation. En effet, ce jour-là, quatre autres coureurs avaient couru en moins de 3 :30 et quatre autres l'avaient fait en un peu plus de 3 :30. Pour dire que tous ces athlètes sont de potentiels «médaillables» à Pékin mais il n'y aura que trois médailles à distribuer. Mais le Kiprop dont on parle a des ratés comme tout être humain. C'est ainsi qu'en 2009, aux Mondiaux de Berlin, il n'avait terminé qu'en 4e position en finale du 1500m, soit une année après sa médaille d'or olympique des Jeux de Pékin. Et aux jeux Olympiques de 2012, à Londres, il avait complètement sombré lors de la finale sur la même course (remportée par Makhloufi) en terminant bon dernier. On ajoutera qu'à Monaco, n'avaient pas couru les deux Kenyans Silas Kiplagat et Ronald Kwemoi ainsi que le Djiboutien Ayanleh Souleiman qui avaient battu, le 4 juillet dernier, Makhloufi dans le 1500m du meeting Areva de Saint-Denis (France). Ce Souleiman-là risque d'autant plus que son entraîneur n'est autre que Aden Jama, celui-là même qui coachait Makhloufi lors des Jeux de Londres en 2012. Un Jama qui a préféré ne pas faire doubler 1500-800m pour son athlète et le consacrer uniquement pour le 1500m. Comme quoi l'athlète algérien aura besoin de sa forme optimale s'il compte aller au bout de son objectif qui est de monter sur le podium de ce 1500m. Deux autres Algériens seront alignés dans cette course, Salim Kheddar et Yacine Hathat. Leur but sera de faire leur possible pour passer au moins un tour.